Le come-back de Yoann Gourcuff en équipe de France a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours. Pourtant, un simple retour sur les choix opérés par Laurent Blanc depuis sa prise de fonction permet de l'expliquer sereinement.
Peu
rêvaient mais Laurent Blanc l’a fait. Malgré une petite saison (18
matchs entre le championnat et les Ligue des Champions), Yoann Gourcuff
fait partie du groupe élargi de 26 joueurs qui va préparer l’Euro à
partir de la semaine prochaine. Depuis plusieurs semaines déjà, son cas
déchaînait les passions autour de l’équipe de France : dès son retour en
tant que titulaire dans le XI de l’OL, l’idée d’un come-back en bleu
était dans l’air. Et à y regarder de plus près, qu’il se concrétise
aujourd’hui est tout à fait logique.
L’échec de Nasri
“Durant son absence, personne ne s’est imposé dans son secteur de jeu.”
Voilà la phrase du sélectionneur qui justifie la présence du Lyonnais
dans les 23. Depuis son arrivée à la tête de l’équipe de France, Laurent
Blanc a installé un système de jeu principal en 4-2-3-1 qui requiert la
présence d’un meneur de jeu derrière l’attaquant. A la différence
d’autres organisations du même type, il est demandé à celui-ci de
redescendre travailler avec ses milieux de terrain afin de permettre aux
deux joueurs de couloir d’évoluer plus haut et de peser sur la défense
adverse. En clair, le profil du n°10 de Laurent Blanc tend plus vers le
troisième milieu de terrain que vers l’attaquant reconverti en neuf et
demi.
Un choix qui peut expliquer la déception qui a entouré les tests à ce
poste. Au premier rang, Samir Nasri n’a pas, malgré quelques éclairs,
donné satisfaction. Laurent Blanc ne s’était d’ailleurs pas privé de le
faire remarquer. Il n’y a pas de hasard : en club non plus, le Mancunien
n’a jamais vraiment convaincu dans ce rôle qui le place au coeur de
l’animation offensive. Lorsqu’il évolue sous le maillot bleu ciel de
City, Nasri n’intervient en majorité que dans les 30 derniers mètres
adverses, laissant à David Silva le soin de mener les attaques. Dans
cette zone, les périmètres resserrés l’obligent à plus de spontanéité.
Chez les Bleus, lorsqu’il décroche, il tombe souvent dans le dribble de
trop dans des zones où le jeu doit avant tout être accéléré par les
transmissions de balle. Avec le retour de Gourcuff dans le groupe
France, Nasri pourrait désormais se retrouver en concurrence avec
Ribéry, Ben Arfa, Valbuena ou Ménez pour une place sur les côtés, son
poste en club.
Des systèmes oubliés
Au-delà d’un message envoyé à d’autres joueurs du groupe, Laurent
Blanc a, par sa liste, aussi sonné la fin des supputations concernant le
système de jeu qui sera employé en Ukraine (et peut-être en Pologne) le
mois prochain. En choisissant de ne convoquer que deux joueurs qui ont
évolué en pointe sous son mandat, il a annoncé la couleur : l’Euro se
fera avec un seul attaquant. Exit la séduisante idée du 4-4-2 à plat,
qui réglait le problème du n°10 tout en associant les deux meilleurs
attaquants français du moment et en installant des joueurs de couloir
dans des registres qu’ils maîtrisent parfaitement en club (Ribéry, Ben
Arfa et Nasri notamment). Il faut dire qu’à plusieurs reprises, le
sélectionneur avait présenté le 4-4-2 comme une formation utile contre
les petites équipes mais vite dépassée dès lors que le niveau s’élevait.
A oublier aussi le 4-3-3 qui aurait pu être une autre solution pour
pallier à l’absence de n°10. Là, c’est certainement la blessure de Abou
Diaby qui a pesé dans les plans du sélectionneur. Au plus haut niveau,
ce système de jeu requiert souvent la présence d’un milieu de terrain
alliant puissance et technicité pour être capable de franchir la
première ligne adverse balle au pied. Sans un tel profil, si par exemple
deux plaques tournantes sont associés (ex : Cabaye et Gourcuff ou
Martin), les milieux de terrain peut rapidement se retrouver mis sous
pression pour peu que les adversaires décident d’aller les chercher très
haut. Une situation qui explique l’importance de Diaby aux yeux de
Laurent Blanc, le Gunner aurait d’ailleurs été sans doute appelé s’il
n’avait pas rechuté en fin de saison. Même avec une poignée de matchs au
compteur…
Quelles possibilités ?
Pas de concurrent révélé et pas de système B au vu de la liste, voilà
les deux raisons qui peuvent expliquer concrètement le retour de Yoann
Gourcuff dans le groupe France. Le Lyonnais va désormais avoir une
dizaine de jours pour convaincre son sélectionneur, physiquement
notamment, pour être vraiment du voyage. De par son profil similaire,
Marvin Martin pourrait être le malheureux écarté dans l’entrejeu, lui
qui n’a finalement été qu’un remplaçant du Breton sous le maillot bleu
(ils se côtoieront pour la première fois la semaine prochaine). A moins
qu’une belle relation technique naisse entre les deux hommes à
l’entraînement, qui sait…
Si Gourcuff est de l’aventure au mois de juin, Laurent Blanc deux
possibilités : le placer en second milieu de terrain aux côtés d’un
profil plus défensif (M’Vila) ou l’installer au poste de n°10 derrière
Benzema. En clair, pour une place dans le XI, il devrait entrer en
concurrence avec Yohan Cabaye et Samir Nasri. Et pour peu qu’il s’impose
dans l’axe aux dépens de l’ancien Marseillais, les places dans les
couloirs pourraient devenir très chères avec six joueurs pour deux spots
de titulaires (Nasri, Ribéry, Ben Arfa, Valbuena, Ménez, Malouda). F. Toniutti (http://www.carnetsport.com/analyse-retour-gourcuff-equipe-france-euro-2012-blanc/)
Pour un mec si nul, c'est pas si mal
RépondreSupprimerpour une fois quelqu'un sort les stats de yo en edf car souvent on lui reproche ces stats à l'ol pour une fois on parle de celles de l'edf qui sont bonnes encore il ne montre pas les buts on aurait vu qu'il est devant aussi chrys
RépondreSupprimerelle n'étaient pas avec l'article ,je les ai rajouté ,elles ne dénotent pas !!
SupprimerD'un côté il y a ceux qui critiquent le choix de L.Blanc pour la seule et unique raison qu'ils n'aiment pas Yoann Gourcuff, de l'autre il y a ceux qui réfléchissent et qui sont capables de nous expliquer ce choix en nous montrant les diverses possibilités de système de jeu du sélectionneur. D'un côté il y a la cohorte des anti-Gourcuff, bêtes et méchants, de l'autre des personnes qui savent réfléchir et être objectifs dans leurs propos. J'avoue préférer cette deuxième catégorie! AM
RépondreSupprimerEnfin ! Enfin un article objectif et surtout enfin un article qui parle de foot. On devrait l'envoyer à Duluc et consort car c'est une bonne analyse, une analyse que l'on attend de la part de journaliste sportif, au delà du fait qu'elle soit favorable à Gourcuff (ce qui nous arrange), elle explique en clair pourquoi Gourcuff a été sélectionné, et ce sont principalement pour des raisons footballistiques. Alors oui, si Blanc, Gasset ne connaissaient pas aussi bien Yo, il n'aurait peut être pas été appelé oui peut être, mais je ne pense pas qu'ils prennent un risque aussi élevé seulement pour lui faire plaisir ou se faire plaisir. Je pense qu'ils sont persuadés déjà d'un qu'ils peuvent le reconnaître en forme et de deux qu'il peut apporter quelques choses au collectif. Le prendre a déclenché un tsunami médiatique on verra s'il est reconduit dans la liste deux pour pouvoir parler de courage de la part de Blanc...
RépondreSupprimerLe mec dans ses commentaires pensent qu'il l'a pris pour le mettre titu moi je ne crois pas. Je pense qu'il va tenter des choses en matchs amicaux, le faire rentrer pour voir un peu et si Yo est bon, les choses changeront peut être.
Personnellement si Blanc fout Gourcuff en 10 et place Nasri sur les côtés ça serait le rêve mais bon on est dans la réalité...
L.
*le remettre en forme
RépondreSupprimerL.