un blog qui collectionne les articles et infos et donne des avis sur Yoann Gourcuff (né le 11/07/86)-------- Claude Cabannes (écrivain-journaliste) :J'aime le joueur Gourcuff. Il m'émeut par son élégance, son allure ,son port de tête ,on sent l'artiste en lui qui ne demande qu 'à s'exprimer .Il y a une certaine tristesse ,une retenue qui me touche .------------ bienvenue,willkommen,welcome--

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Ici,on parle de Yoann ,du club où il joue ,de foot,de L' OL ,de L' EDF, (et pour les autres , si vous le voulez ,on peut en parler dans les commentaires ) et bien sûr dans le respect des uns et des autres .
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dimanche 17 février 2019

Yoann Gourcuff, itinéraire d'un talent gâché du football

Yoann Gourcuff, itinéraire d'un talent gâché du football

>Sports>Football|Christophe Bérard| 17 février 2019, 8h38 |16

Arrivé le 20 juillet 2018 à Dijon (Côte-d'Or) pour un an, Yoann Gourcuff a rompu son contrat le 23 janvier dernier. Icon Sport/Aude Alcover

L’ancien espoir du football français est aujourd’hui sans club. Sa carrière, jalonnée de blessures à répétition, un immense malentendu. Trop beau, trop différent, le Breton quitte le terrain à 32 ans, blessé. Une fois de plus.

De son bref passage en Bourgogne, il ne reste qu’une étiquette jaunie dont l’encre s’estompe déjà sur la boîte aux lettres d’une jolie maison à Chevigny-Saint-Sauveur. On y distingue encore le nom de « Gourcuff » et de sa compagne, « Karine Ferri », les anciens locataires. Plus pour très longtemps. Le bien de huit pièces sur 250 m2, tout près de Dijon, est proposé à la vente pour 645 000 euros. Au prix du marché. La notoriété du footballeur et de l’animatrice de télévision avec laquelle il a deux enfants n’a pas fait grimper sa cote. Arrivé le 20 juillet 2018 en Côte-d’Or pour un an, le joueur a rompu son contrat le 23 janvier.
A Dijon, Yoann Gourcuff a promené sa transparence et ses blessures musculaires pendant six mois sans aucune titularisation. Au terme d’une demi-saison et de huit petits bouts de matchs, l’ancienne « nouvelle star du football français » est partie sans réclamer un euro de compensation. Rare dans un univers âpre au gain. Mais Gourcuff ne fait jamais rien comme les autres.
Du club bourguignon, il connaissait davantage les murs de l’infirmerie que ceux des vestiaires. Il est venu pour un salaire de 23 000 euros brut, l’un des plus faibles de l’équipe. Une aumône dans un milieu habitué à brasser des millions. A l’abri financièrement depuis longtemps, Gourcuff voulait éviter la pression, rejouer dans un relatif anonymat et tacler enfin la vilaine réputation vissée à ses crampons : gueule de mannequin, mais jambes en coton.

Le nouveau Zidane

Au début, à Bordeaux, de 2008 à 2010, comme il était si beau et qu’il jouait si bien, on l’a affublé du costume de « nouveau Zidane ». Pour ses fulgurances et son jeu inspiré par celui du champion du monde 1998. Mais Gourcuff a chiffonné le beau maillot. Il est loin le temps où l’élégant joueur était capable de sauver la tête de Raymond Domenech, l’entraîneur des Bleus, grâce à une frappe exceptionnelle. Ce 11 octobre 2008 lors d’un Roumanie-France (2-2), il a maintenu à flot l’équipe en route vers la Coupe du monde 2010. Un soir de janvier 2009, c’est lui encore qui a inscrit un but de légende lors d’un Bordeaux-PSG (4-0).


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Farul Stadium (Constanta), le 11 octobre 2008. Souvent comparé à Zidane, le milieu offensif marque sur la pelouse des Roumains le but qui qualifie les Bleus pour la Coupe du monde./AFP/Franck Fife Mais le ténébreux Breton a finalement eu le malheur de jouer au football 30 ans trop tard. Il aurait si bien collé à l’époque des Platini, Giresse et Tigana, quand c’était d’abord et avant tout un jeu. Sans trop de strass. Mais les règles ont changé. Ses coéquipiers à lui voulaient la gloire et la lumière offertes aux joueurs des années post-1998. Et ils avaient peur que le jeune Breton formé à Rennes rafle la mise. En équipe de France, ses partenaires, à de rares exceptions, l’ont détesté, car il n’était pas comme eux. Il préférait parler tactique que filles faciles, belles montres ou grosses voitures. Le milieu offensif s’est mis en défense et s’est tu. Sa bonne éducation, son intelligence et sa discrétion l’ont peu à peu éloigné des autres stars.
Il a payé au prix fort ce silence. Le monde du foot ne lui a pas pardonné ses blessures à répétition, pas plus que ses yeux de braise et sa gueule d’ange. Toute la France du football s’est gaussée de sa supposée fragilité. Laurent Blanc, qui l’a dirigé à Bordeaux et chez les Bleus, reconnaît sa singularité. « Il y en a avec qui l’échange footballistique est très limité, soupire-t-il. Avec lui, on s’assoit là et on y est encore demain. C’est un gars très intelligent et très conscient des efforts à faire pour ce métier. Facile à entraîner ? Ah ouais ! C’était du beurre ! Rien ne pouvait laisser penser la suite. »
Aujourd’hui, relire le parcours de Yoann Gourcuff, c’est ouvrir un carnet de santé. Le secret médical en moins. A 32 ans, l’histoire s’est terminée à Dijon comme à Lyon et à Rennes auparavant : Yoann Gourcuff a mal et ne joue pas. Toujours le même mauvais film. En accéléré cette fois. Avant d’être éjecté du club le 31 décembre denier, Olivier Dall’Oglio, son entraîneur en Bourgogne, reconnaissait que lui aussi avait perdu le pari et la foi. « On connaissait son problème avec son corps, admet-il. Et il était décidé avec lui qu’il ne disputerait pas tous les matchs. Je peux assurer que ce n’est pas un tricheur. Mais le mal profond qui le ronge, c’est son esprit. »

De fausses blessures, l’insulte suprême

Depuis son époque lyonnaise entre 2010 et 2015, le bruit court que Gourcuff a peur de la douleur. Pire, qu’il s’invente des blessures. L’injure suprême dans le foot pro. « J’ai vu les échographies de ses blessures musculaires, le défend Dall’Oglio. Je peux vous garantir qu’elles étaient réelles et douloureuses. Le problème de Yo, c’est le mental. Pour moi, il reste une énigme. Il se blesse sans rien faire. Sur son dernier incident qui a provoqué son départ, il a simplement eu un geste anodin. Et il m’a dit : C’est reparti. Il était abattu. C’est vraiment étrange et troublant. Je sais qu’il essaye beaucoup de choses au niveau de la médecine. Peut-être qu’un jour il trouvera la solution. »


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Stade Gaston-Gérard (Dijon), le 20 octobre 2018. Gourcuff, ici avec Olivier Dall'Oglio, sort à nouveau sur blessure./Presse Sport/Vincent Poyer Dall’Oglio ne botte pas en touche lorsqu’on l’interroge sur l’avenir professionnel de Gourcuff. « Sincèrement, ce sera difficile pour lui de rejouer un jour au très haut niveau. C’est injuste, car c’est un grand pro. Mais il faudrait que son corps le laisse tranquille. Et je ne crois pas que cela arrivera. Plus exactement, je n’y crois plus. »

La gueule d’ange rattrapée par ses démons

C’est lors de son passage à Lyon (2010-2015) que la chance a abandonné le jeune prodige. L’OL voulait mettre en scène un attaquant au physique de chanteur de charme. A la place, il a hérité d’un grand corps malade. Transféré pour 22 millions d’euros de Bordeaux et présenté au stade de Gerland devant 15 000 fans venus pour l’occasion, Gourcuff a réalisé trop tard qu’on voulait faire de lui une « belle » tête de gondole. Le physique n’a pas suivi. Avec le recul, Freud s’invite sur la pelouse lyonnaise et beaucoup d’observateurs lyonnais allèguent que sa première blessure sérieuse au genou droit, survenue en Ligue des champions contre Schalke 04 en novembre 2010, a fait sauter les digues intimes.


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Veltins Arena (Gelsenkirchen), le 24 novembre 2010. Gourcuff se blesse à un genou lors du match de Lyon face à Schalke 04 en C 1./Firo Photo/Icon Sports « Ensuite, il a vécu avec la peur de se blesser de nouveau, raconte un ex-coéquipier. Plus il le redoutait, plus il se faisait mal. » Il a commencé à agacer les médecins. Dans sa maison de Limonest, sur les hauteurs de Lyon, Gourcuff a commencé à ouvrir sa porte à tous ceux qui lui promettaient la guérison. Un jour, le club a ainsi découvert qu’après les entraînements et le protocole de soins, il suivait les conseils d’un chiropracteur installé en région parisienne et qui le voyait rarement ou d’un autre préparateur physique habitué à travailler dans l’univers… du cirque. Il les recevait à son domicile de Limonest, situé — cela ne s’invente pas — « route de la Glande »… Plus d’une fois, le mot « gourou » a été prononcé dans les bureaux des dirigeants lyonnais.
Lentement, Gourcuff a développé un rapport particulier à son corps, cherchant des sensations imaginaires et croyant ressentir des blocages qui n’existaient pas. « Sa relation avec son club est devenue folle, rapporte-t-on à Lyon. S’il avait vraiment les symptômes qu’il décrivait, alors il aurait dû être en fauteuil roulant. Les autres joueurs ont eu l’impression qu’il ne serrait pas les dents à l’entraînement. » Parfois, quand ses muscles le laissaient en paix quelques semaines, son talent réapparaissait et rappelait son génie. Mais c’était toujours fugace.

A Rennes, plus de blessures que de buts

Après Lyon, il part se réfugier, de 2015 à 2018 à Rennes, alors entraîné par son père, Christian. Sollicité, celui-ci n’a pas souhaité s’exprimer sur son fils. Mais l’affection paternelle et l’air de sa Bretagne n’ont été que des cataplasmes sur un corps en bois. En trois saisons, il se blesse plus souvent qu’il n’inscrira de buts (sept).
Son ami le Suisse Gelson Fernandes, qui a évolué avec lui à Rennes avant de partir à l’Eintracht Francfort, défend son atypisme. « Il a peut-être besoin d’avoir une préparation physique différente des autres. Tout le monde ne vient pas du même moule. Avec un programme plus individualisé, cela pourrait aller mieux. C’est un mec bien, avec du cœur. Un type droit, simple et qui aime le foot. Pour le plaisir du jeu, pas pour celui de gagner de l’argent. »
Didier Poulmaire, son ancien avocat, a été son agent jusqu’en 2015. Il veut voir, chez son ex-client, une faille du sport moderne. « Qu’un homme comme lui en soit là aujourd’hui, ce n’est pas par hasard, plaide-t-il. Cela prouve que beaucoup d’athlètes ne sont pas préparés à ce qu’est devenu le sport professionnel. Il est surexposé, notamment avec les réseaux sociaux. C’est un échec de la société de ne pas intégrer les gens de talent juste parce qu’ils ne veulent pas jouer le jeu de l’image à tout prix. L’écosystème du football doit évoluer pour ne pas laisser de côté ceux qui ne ressemblent pas à la masse. »
Après la parenthèse dijonnaise, il a retrouvé sa Bretagne où il s’entraîne dans son coin. A son corps défendant et meurtri, il se retrouve encore, parfois, dans les pages des journaux. Mais ce n’est qu’à la rubrique people et pour son statut de « compagnon de ». Pour beaucoup, il n’est plus joueur. L’ex-futur roi du foot français a été relégué au rang de prince consort. Une nouvelle étiquette.

Bio express



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/LP/Jean-Baptiste Quentin 11 juillet 1986 : naissance à Ploemeur (Morbihan).
2003-2006 : Stade rennais.
2006-2008 : AC Milan.
2008-2010 : Girondins de Bordeaux.
2010-2015 : Olympique lyonnais.
2015-2018 : Stade rennais.
Août 2018-janvier 2019 : Dijon DFCO.
Août 2008-juin 2013 : Equipe de France (31 sélections et 4 buts).