Yoann Gourcuff à la relance ?

Yoann Gourcuff / Stéphane Guiochon

Le meneur de jeu devait être titulaire ce soir. Son retour pourrait être repoussé en raison d’une fatigue musculaire

S’il y en a un qui ne doit pas être fâché de voir l’année 2010 s’achever, c’est bien Yoann Gourcuff. En signant à Lyon, il croyait sans doute tirer un trait pour de bon sur une fin de parcours en eau de boudin avec Bordeaux et un Mondial calamiteux avec les Bleus.

Mais son arrivée entre Rhône et Saône, contrariée par une préparation tronquée et des résultats en dent de scie, n’est pour l’instant pas à la hauteur de l’attente qu’elle avait suscitée. Et des 22 millions d’euros déboursés pour son transfert. Alors qu’il avait semblé enfin donner sa pleine mesure à Lens, il y a un mois, lors d’une seconde mi-temps de haut vol, les crampons de Metzelder l’ont brisé dans son élan lors du déplacement à Schalke (3-0) trois jours plus tard. Blessé au corps, mais aussi à l’âme par les déclarations fracassantes de Maldini sur son attitude supposée désinvolte lors de sa période milanaise, le Breton n’est depuis plus réapparu sur un terrain.

A une grosse semaine du terminus de cet « annus horribilis », Puel avait décidé de lui offrir l’occasion de la clôturer en beauté en le titularisant dans l’entre-jeu ce soir. Mais il faut croire que décidement rien ne lui sera épargné. Hier, il a dû écourter la dernière séance d’entraînement en raison «d’une fatigue musculaire». Le communiqué du club indique néanmoins qu’il a pris part à la mise au vert et «qu’une décision sur sa participation sera prise aujourd’hui».

Dimanche, Puel s’était refusé à le (re) lancer sur la pelouse du Vélodrome. « Rentrer dans un match avec autant de rythme, ce n’est jamais évident avec tout de suite beaucoup d’efforts à fournir. » expliquait lundi l’entraîneur olympien, qui a toujours cherché à protéger son joueur.

Face à Auxerre, Puel attendait d’abord de lui qu’il « réalise un match plein même s’il n’aura pas la possibilité de durer toute la rencontre. » Même si l’OL a appris à jouer sans l’ex Bordelais, et plutôt avec efficacité, pour preuve les 9 buts marqués pendant son absence. « Et bien tant mieux qu’il puisse rentrer dans une équipe qui tourne bien. ça ne pourra que lui faciliter la tache », assure le coach lyonnais. Ce repos forcé, c’est aussi un pari sur l’avenir. « Yoann s’est refait une santé, il a bien travaillé physiquement. ça lui profitera à la reprise ».

Ses partenaires, à commencer par Réveillère, seraient d’ailleurs ravis de le voir revenir. « Des joueurs comme « Yo » apportent toujours un plus». L’intéressé, s’il joue, cherchera surtout à renouer avec le plaisir du jeu, ce plaisir qui l’a trop souvent fui en 2010.

Olivier Guichard(le progrès)

OL : Puel monte au créneau pour défendre Gourcuff

Il devait faire son grand retour ce soir, mais il est finalement incertain. Décidément, l'année 2010 ne restera pas dans le coeur de Yoann Gourcuff. Heureusement, son entraîneur garde une grande confiance en lui.

Hier en conférence de presse, Claude Puel n’avait guère de doute sur la participation de Yoann Gourcuff à la dernière rencontre de l’année, face à Auxerre. « On peut le concevoir. J’attends de lui qu’il fasse un match plein, qu’il soit bien présent. Je ne suis pas sûr qu’il ait la possibilité de durer tout le match. On verra où il se situe au niveau du rythme, au niveau de la répétition des efforts spécifiques au match », a-t-il ainsi expliqué. Pourtant, lors du dernier entraînement de la journée hier, le milieu de terrain offensif a dû écourter la séance. La raison peut surprendre : fatigue musculaire. La conséquence d’une année 2010 pénible ? Sûrement.

Pourtant, son entraîneur avait mis en lumière le travail effectué après sa blessure au tendon d’Achille survenue le 24 novembre dernier. « Le travail qu’il a fait pendant son absence va lui profiter dans la seconde partie de la saison. J’attends de lui qu’il fasse une bonne entrée, à fond. S’il doit faire une heure, il fera une heure mais à fond », disait Claude Puel hier. Devenu très incertain pour la rencontre de ce soir, Gourcuff pourra se consoler en buvant les paroles sympathiques de son coach. « Il vit des choses difficiles qui vont le rendre plus costaud pour la suite. Mentalement, il a déjà prouvé son caractère en passant de Milan à Bordeaux. Ça ne peut pas s’être évanoui. Il n’y a pas que des qualités de footballeur chez Yoann, il y a aussi des qualités mentales », a-t-il confié à L’Équipe.

Et s’il y a bien un homme qui peut comprendre Gourcuff, c’est Claude Puel. Comme le jeune international français, l’entraîneur de l’Olympique Lyonnais ne se reconnait pas souvent dans l’image que les gens ont de lui. « Il y a un décalage entre tout ce qu’il suscite en dehors du foot et ce qu’il est vraiment. C’est un gars qui cherche la tranquillité, et à s’épanouir dans un cadre qu’il apprécie. Il doit trouver ses marques. Il faut que tout se remette en place », dit-il. Pour Gourcuff plus que pour quiconque, la trêve hivernale arrive à point nommé. Son année 2010 ne restera pas dans les annales, et lui, comme l’OL, attend avec impatience de découvrir la cuvée 2011.

Aurélien Léger-Moëc (footmercato)

Gourcuff, une année à oublier et toujours des piques !!!!

Ce devait être l’exercice de la confirmation. Yoann Gourcuff a finalement bu jusqu’à la lie le calice 2010, entre déboires en club et catastrophique Coupe du monde des Bleus. Retour sur douze mois en chute libre alors que le milieu de terrain revient aux affaires pour le dernier match de l’année, ce mercredi (19h) face à Auxerre.

Il y a un an à pareille époque, Bordeaux déroulait à la trêve avec huit points d’avance sur l’OM. Et Yoann Gourcuff rayonnait sous les ordres de Laurent Blanc. Mais le champion en titre, plombé par les rumeurs du futur départ de son coach, s’effondrera lors de la phase retour, n’accrochant même pas une place européenne. Son mentor parti, ses ambitions sur la scène continentale envolées, le Morbihannais envisage alors mal son avenir en Gironde.

En a-t-il été perturbé lors de l’aventure des Bleus en Afrique du Sud ? Peu importe vraiment. C’est en groupe que cette équipe s’est ridiculisée et personne n’a pu se cacher. Pas même le si discret Gourcuff, expulsé lors du dernier match face aux Bafana Bafana. Après le marasme sud-africain, il reprend à reculons le chemin du Haillan. Mais sa tête est déjà à Lyon. Fin août, pour 22 M€ et devant 15 000 spectateurs, il est présenté à Gerland en grande pompe. Les siennes ont du mal à courir dans la même direction que ses partenaires. Si l’intégration humaine est plus aisée avec ses amis Lloris et Toulalan à ses côtés, le terrain est encore miné pour l’éphèbe breton.

Physique fragile, moral en berne

Ses prestations ne sont guère convaincantes ou décisives. Deux buts et une passe en quatorze sorties, c’est tout de même très peu. C’est autant que son bilan en équipe de France lors des deux derniers matches. Une question d’entraîneur ou de discours, lui qui retrouve Laurent Blanc dans le vestiaire bleu ? Ce n’est pas l’avis de Claude Puel, qui espère un retour concluant de l’ex-Milanais à Auxerre : « J’espère qu’il va faire un match plein. Il rentre dans une équipe qui est bien. Si ça peut lui faciliter la tâche pour prendre des repères, tant mieux. » Mais si l’équipe perd son équilibre sous le poids de son entrée en jeu, il sera forcément visé par les critiques, pas forcément aussi acerbes, cela dit, que celles de Paolo Maldini qui a récemment critiqué son attitude à Milan et renforcé le malaise qui plane autour du milieu international.

Pour un garçon dont on clame l’intelligence et la sérénité, il peine à se faire une place, fragilisé par un physique récalcitrant. Un tendon d’Achille douloureux l'a privé du dernier mois de compétition. Sur le banc à Sochaux, il devait être titularisé face à Lens pour le dernier match de l’année. Mais il a dû écourter mardi son entraînement pour fatigue musculaire, laissant planer le suspense quant à sa participation. Anthony Réveillère ne s'inquiète pas pour son coéquipier: « Les joueurs comme ‘Yo’ apportent toujours quelque chose. On a tous le même objectif : donner le maximum et repartir sur une belle année 2011. ». Il ne saurait mieux dire. Car Gourcuff n’a qu’une envie : que 2010, enfin, s’achève.(rmc .fr)

Gourcuff, deuxième départ

Yoann Gourcuff est resté sur le banc au Vélodrome dimanche soir. (L'Equipe)

Près d'un mois après sa blessure au tendon d'Achille, en Ligue des champions contre Schalke 04, Yoann Gourcuff va retrouver les terrains, ce mercredi face à Auxerre. En son absence (quatre matches de L1 et un de C1), l'OL a confirmé son retour au premier plan. Une situation quelque peu paradoxale pour LE transfert français de l'été, qui, avant son arrêt, a eu du mal à digérer sur le terrain la médiatisation de son arrivée. Claude Puel affirme que la coupure va lui être bénéfique. « Il a bien travaillé physiquement, il s'est refait une santé. Ça lui a permis de faire une bonne préparation, ce qu'il n'avait pas fait en début de saison, indique son entraîneur. Le travail va lui profiter dans la deuxième partie, c'est sûr. »

Puel : « J'attends qu'il réalise une bonne rentrée et qu'il joue à fond. »

En plus du terrain, l'ancien Bordelais a dû gérer les violentes critiques de Paolo Maldini sur sa période milanaise. « J'entends des choses mais des personnes comme Licha ou Yo vivent très bien dans le groupe et sont très bien acceptées », défend Anthony Réveillère pour qui Gourcuff, comme tout joueur important, « apporte toujours un plus quand il joue ».

Reste que l'OL a trouvé son équilibre sans lui, notamment dans le secteur offensif avec 9 buts en 5 matches. « Il rentre dans une équipe qui est bien. Si ça peut lui faciliter la tâche pour prendre quelques repères et bien se trouver avec ses partenaires, tant mieux ! », déclare Puel. C'est Kim Källström, peu en vue à Marseille (1-1), qui devrait faire les frais du retour de l'ancien Bordelais. « Il n'a pas besoin de deuxième chance, reprend son coach. J'attends qu'il réalise une bonne rentrée et qu'il joue à fond. » - S. L., à Lyon

OL – Les errements de Puel en matière de recrutement

S.T. 03/11/10 à 17h34

Pour sa troisième saison à la tête de l'Olympique lyonnais, Claude Puel est fragilisé. Lui qui avait réussi à obtenir les pleins pouvoirs a raté sa politique de recrutement, faisant perdre à Lyon son hégémonie hexagonale.

Yoann Gourcuff et Claude Puel © AFP - PHILIPPE DESMAZES Lyon n'est plus Lyon. Il faut se rendre à l'évidence, l'OL n'est plus le club ultra-dominateur du football français qu'il était au début de la décennie 2000. Certes, le club rhodanien maintient un certain standing sur la scène européenne, mais son piètre classement en championnat, après avoir manqué les deux derniers titres, ainsi que sa faible performance face à Benfica, mercredi, lève le voile sur une réalité : depuis près de trois ans, son recrutement ne vise plus juste et ses nouvelles têtes sont loin du niveau attendu. Surcotés ?

2008 - 2009 : Lloris, un écran de fumée

De la valse d'arrivées du mercato 2008, seul le portier Hugo Lloris a prouvé que sa place n'était pas usurpée, devenant parallèlement le gardien n°1 des Bleus. Que dire par contre de John Mensah ou de Frédéric Piquionne, repartis rapidement sous d'autres cieux, plus conformes à leur niveau. Encore dans l'effectif aujourd'hui, Miralem Pjanic et Jean II Makoun ont déçu. Le talentueux Bosnien peine à franchir le cap international tandis que le Camerounais, pris en grippe par le public de Gerland, n'évolue plus que lors des rencontres à l'extérieur. Un recrutement à la valeur ajoutée très réduite.

2009 - 2010 : Cissokho vaut-il 15 millions ?

Un an après son arrivée et dans la foulée de la perte du trophée de Ligue 1, Claude Puel impose sa patte. Pour cela, il bénéficie d'une importante enveloppe destinée au recrutement. L'OL recrute donc pour 72 millions d'euros : Lisandro Lopez, Michel Bastos, Aly Cissokho, Bafetimbi Gomis puis Dejan Lovren au mercato hivernal. Si Lisandro Lopez s'est imposé comme l'un des meilleurs joueurs du championnat, l'Argentin pêche physiquement, écarté régulièrement du fait de ses blessures à répétition. Le latéral français Aly Cissokho et dans une moindre mesure le Brésilien Michel Bastos ont quant à eux toutes les peines du monde à justifier les montants élevés de leur transfert (respectivement 15 et 18 millions d'euros). Bafetimbi Gomis, lui, traine toujours une certaine lenteur et un manque de technicité parfois rédhibitoire au plus haut niveau.

2010-2011 : La déception Gourcuff

Depuis son arrivée, Puel a donc construit son groupe tel qu'il le désirait. Mais, tant en championnat qu'en Ligue des champions (le match face à Benfica est révélateur des faiblesses lyonnaises), cette équipe manque de maturité, de technique, voire de talent. Pour y remédier, l'ancien technicien lillois a tenté d'apporter les touches finales à un groupe soi-disant battit pour récupérer le titre. Jimmy Briand est ainsi arrivé pour muscler l'attaque, ce qu'il fait avec abnégation. Il est ainsi l'une des rares satisfactions du recrutement effectué par Jean-Michel Aulas et ses équipes. Recrue phare et star du dernier mercato, le milieu offensif Yoann Gourcuff était appelé à mettre du liant dans un entrejeu souvent dépassé. Force est de constater, malgré un nouveau but face à Benfica, que le meneur des Bleus déçoit et n'arrive pas à convaincre. Un souci majeur pour Claude Puel qui, depuis deux ans et demi, ne peut finalement compter que sur ses jeunes. 

via france-soir