un blog qui collectionne les articles et infos et donne des avis sur Yoann Gourcuff (né le 11/07/86)-------- Claude Cabannes (écrivain-journaliste) :J'aime le joueur Gourcuff. Il m'émeut par son élégance, son allure ,son port de tête ,on sent l'artiste en lui qui ne demande qu 'à s'exprimer .Il y a une certaine tristesse ,une retenue qui me touche .------------ bienvenue,willkommen,welcome--

Coucou, à tous mes visiteurs

Ici,on parle de Yoann ,du club où il joue ,de foot,de L' OL ,de L' EDF, (et pour les autres , si vous le voulez ,on peut en parler dans les commentaires ) et bien sûr dans le respect des uns et des autres .
A LIRE: Si vous voulez que vos commentaires soient publiés :
Pas de commentaires sur" la vie
très privée" de Yoann ,ni sur des publications qui l'évoquerait sur des suppositions ,des extrapolations ou pour autre chose que le versant sportif hormis les actions en faveur d'associations ou si les infos viennent de lui par le biais d'ITW(,girondins tv,oltv ,c+,..etc ,reportages médias ou public pour des actions diverses et variées ).
Pas d'insultes ,ni de grossièretés ,ni d'allusions réprimées par la loi (raciste ,homophobes ...) SVP
Les photos ne sont pas ma propriété et dans la mesure du possible ,j'essaie de mettre le nom du photographe ou de l'agence il y a : Mrs Mouillaud ,Guiochon ,O et L ,Afp, Iconsport ,Maxxx ,OlGirzgones . ,Facebook ....Getty image .....et d'autres
J'aime le foot depuis longtemps,et je suis très heureuse d'échanger et de partager avec vous .
COCO
ps : un PSEUDO ou une INITIALE signant les com's me semble souhaitable ,c'est un minimum et cela facilite les échanges ! MERCI
Des libellés sont en bas de page pour faciliter des recherches ,un clic sur un mot et les articles concernés s'affichent


Affichage des articles dont le libellé est Cahiers du foot Yo. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Cahiers du foot Yo. Afficher tous les articles

lundi 20 juillet 2015

L’écho du silence

http://www.cahiersdufootball.net/article-l-echo-du-silence-5948
 

 Yoann Gourcuff n'aime pas s'exprimer. Surtout quand il s'agit de parler de lui-même. Peut-être faut-il aller chercher dans la Bretagne et la métaphore des mots pour décrire le caractère du natif du Ploemeur...
Partager

"Je n’ai jamais envie de parler de moi. Je ne maîtrise pas. Ça prend beaucoup d’énergie." (Yoann Gourcuff)
"J’adore vraiment la Bretagne. […] J’aurais du mal à quitter cette région. J’aime me promener sur la côte, dans le Finistère." (Yoann Gourcuff)
"Je pense qu’il aurait dû réagir ; dire ‘trop, c’est trop’." (Laurent Blanc à propos des attaques répétées à l’encontre de Yoann Gourcuff)
Pourquoi faut-il que ce soit autrement? La coque glisse entre les écueils. Accoudé au bastingage, il observe le treuil dérouler son écheveau de mailles. La clameur n’est pas loin; mais d’ici, elle n’est qu’un murmure indistinct, un compagnon dont on s’accommode et qu’on finit par oublier. Quand il est à l’œuvre, ses sens se réorientent, ses gestes se font plus affutés. De l’aveu-même de ses collègues: ils peuvent être fulgurants.
Hélas, déjà les points indistincts prennent des formes grossières à mesure qu’il s’approche de la terre, et c’est comme un lent sas de décompression qui lui permet de retrouver le tempo du monde réel. Quelqu’un finit par jeter les cordes, marquant la fin de la dérive.


Au port, le pont avant du chalutier scintille sous la masse frétillante des prises du jour. Les visages sont marqués, les traits tirés – pour autant que l’on puisse le deviner derrière les barbes grises. Pourtant, des bras musculeux s’agitent sur les embarcations et tout autour du quai.C’est la partie finale de la chorégraphie, juste avant un repos qui, il le sait, sera trop court. Le déchargement? Il y participe, contraint, mais ce n’est plus son métier. (..........)Des barrières sont érigées pour contenir les vagues piaillantes de badauds en bermudas. Les marins ne les voient plus ces semblables qui les scrutent pendant deux mois, quand le jour s’éternise. Au cœur de l’action, les mots sont rares. Ils sont précieux. Les équipages se connaissent jusqu’à la trame. Le moment n’est pas à bavasser; il faut faire vite et bien.
Il est ici, au milieu des siens, indifférent à cette sincérité renfrognée, à la violence de leur condition. Son horizon, c’est cette courbe qu’il attaque chaque matin. L’endroit est dur. Il ne supporte ni les palabres ni la comédie.
Néanmoins, il continue, inamovible. Pourrait-il faire autre chose? Cette question, il se la pose trop souvent. Il s’est bâti dans la puanteur de la mer, là où le sel et le fer se mêlent aux odeurs de diésel pour imprégner les tuniques bleues et les salopettes. Caché sous sa casquette élimée, des accrocs d’hameçons et des brûlures de filets partout sur les bottes, il saisit les caisses de maquereaux à pleines mains, les doigts rougis par la glace qui déborde. Un touriste l’aborde, la voix haut-perchée; on a l’impression qu’il s’adresse à un idiot:
– La pêche a été bonne? ose-t-il, avec une nuance d’autosatisfaction. Le silence qu’on lui jette en retour est la plus criante des réponses. Mais, étranger à ce langage, le curieux insiste:
– Ça a mordu?
Las, l’homme à la casquette daigne planter ses iris délavés sur cet importun aux lunettes de soleil trop grandes avec son téléphone portable tendu au bout du bras. Une onde de désespoir le gagne quand il expire cet unique mot:
– Non!
Il faut couper court. Abréger. Tout faire pour ne pas se lancer dans du verbiage, dans l’alignement de phrases vides de sens. Le vent lui-même vient gifler le fouineur, comme pour marquer son accord tacite; son souffle froid emporte des commentaires que personne ne souhaite entendre. Au-dessus de la nasse humaine, les mouettes sont folles. Leurs ailes blanches tournoient au rythme de cris frénétiques. Elles aussi devraient pourtant savoir, à la longue, qu’elles n’auront rien.

jeudi 12 mars 2015

La mélancolie de Yoann Gourcuff (Cahiers du foot)


http://www.cahiersdufootball.net/article-la-melancolie-de-yoann-gourcuff-5709

Il veut simplement jouer au football, on attend de lui beaucoup plus. Star malgré lui, tantôt génial, tantôt pataud, Yoann Gourcuff est un personnage créatif. Avec ce que cela recouvre de qualités et de défauts...
 À la fin de la saison, Yoann Gourcuff achèvera sa cinquième année de contrat à l’Olympique lyonnais. (....) Bientôt, donc, il partira, et alors on pourra se demander s’il a bien été là pendant tout ce temps. Car le paradoxe de Gourcuff, c’est de constater que ses années à Lyon ont été marquées par ses nombreuses blessures, et se dire malgré tout que sa véritable absence se situait ailleurs.

Ici et ailleurs C’est en effet lorsqu’il a été présent que Gourcuff a le plus manqué. Pas un instant, ou alors si peu, on ne l’a senti tout à fait concerné par son appartenance à l’OL. On le dit hautain, froid, ou isolé, suscitant l’incompréhension chez ses entraîneurs, le public et les commentateurs. On a bien pu accoler les mots "mystère" et "malaise" à son patronyme pour générer des articles ou des enquêtes, on ne comprend pas plus et on reste muet face à l’étrangeté de ce cas. Au fond, on s’est résigné à ne jamais savoir.
  La seule certitude est qu’une fois parti, Gourcuff donnera d’énormes regrets aux supporters lyonnais, qui auront le sentiment d’avoir trop peu profité d’un talent(......................)


 Ange déchu
La mélancolie est une notion fluctuante et diffuse qui traverse des domaines aussi variés que la médecine et les arts. On la trouve d’abord dans la théorie antique des humeurs développée par Hippocrate puis Galien, selon laquelle la santé physique et la santé mentale de l’individu, intimement liées entre elles, dépendent de l’équilibre des quatre humeurs qui constituent son corps: le phlegme, la bile jaune, le sang et la bile noire.
 C’(...........)

De là, la difficulté du mélancolique à se mouvoir et à passer à l’action, comme s’il subissait la gravité plus intensément que les autres. Or, souvent, à Lyon, Gourcuff a semblé traîner son corps après lui. (..........) À Bordeaux, vif et léger. À Lyon, pesant et lent. Il ressemble à l’ange déchu de Dürer.
 Une lumière qu'il voulait fuir
Que s’est-il passé entre sa période faste bordelaise et son déclin lyonnais? Un intérêt médiatique excité par un joueur, la veille méconnu du grand public, qui porte Bordeaux vers un titre de champion de France, accru après Knysna et les discussions autour de sa relation avec Franck Ribéry et renforcé par un transfert coûteux. Une pression qu’il ne sait pas gérer. Il dit lui-même avoir très mal vécu les heures qui ont suivi l’annonce de sa première titularisation en équipe de France face à la Serbie, le 10 septembre 2008. Une attention particulière dont il a été la victime et en même temps, de façon ironique, le principal responsable – car c’est parce qu’il est à part qu’il a occupé une place aussi spéciale –, et c’est parce qu’il fait l’objet d’une attention particulière qu’il a fini par se replier sur lui-même et donc laissé libre court aux spéculations à son sujet.

De ce point de vue, Jean-Michel Aulas n’aurait pas pu davantage se tromper en organisant, en 2010, une cérémonie de présentation (.......) Déjà, le joueur qui s’amusait gaiement avec Marouane Chamakh et les autres Bordelais n’était plus le même. Devenu grave, il avait perdu une spontanéité qui lui permettait d’exprimer pleinement sa créativité à Bordeaux, et perdre sa spontanéité, c’est tout d’un coup devenir double: jouer et se regarder jouer. À propos de son fameux but contre le PSG de Sammy Traoré, Gourcuff raconte: "Je ne me suis pas posé trop de questions. C’est un but d’instinct." Or c’est précisément ce qui lui a beaucoup fait défaut à Lyon, de l’instinct et de la fantaisie. Comment continuer à faire les choses avec insouciance quand on a tout d’un coup la conscience aiguë de les faire?

L'insouciance rêvée du romantique Consubstantielle à l’idée de gravité, celle de la chute est attachée au destin du mélancolique(.....) En ce sens, la lecture d’un entretien croisé du père et du fils, accordé en 2009 au magazine Foot Citoyen, s’avère riche d’enseignements. Ils y décrivent tous deux une passion pure pour le football, dénuée de toute contrainte et dominée par la joie. Un Eden, en somme. Car oui, "Yoann, c’est avant tout la joie de vivre!", clame Christian. Chez les Gourcuff, la pratique du football se suffit à elle-même.
 


 Une analyse textuelle de cette interview montrerait de manière flagrante comment la "pression" et le "plaisir" s’opposent radicalement dans l’esprit du fils. (........) que sa confrontation au monde professionnel a été difficile. En 2010, après la Coupe du monde, il ne cachait pas son dégoût d’un milieu du football qu’il jugeait "de plus en plus malsain". Il ajoutait: "La passion se perd et les gens, les médias, préfèrent s'intéresser à ce qui est autour du jeu, plutôt qu'au jeu".(........)
Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie
Il est pourtant difficile de croire Yoann Gourcuff si naïf, et les origines de la "chute" ont davantage les apparences d’une impuissance toute intérieure et, en ce sens, proprement mélancolique. Il y a d’abord le mal-être qu’on évoquait. Il y a ensuite un corps sur lequel il est désormais impossible de compter. (........). C’est ici qu’il faut rappeler que selon les médecins antiques(...........) l ainsi Starobinsky.

Certes, l’ex-futur Zidane a sans doute souffert de l’attention médiatique au point d’en devenir paranoïaque (“J’étais épié. Dès que je faisais quelque chose, c’était interprété de la manière la plus négative possible”, confiait-il en 2012). Mais cela ne doit pas occulter le fait qu’il a d’abord été porté aux nues, et sans doute de manière excessive. Une gloire immédiatement suivie de son revers qui blesserait n’importe quel orgueil. Voilà un joueur sûrement conscient de l’étendue de son talent, mais qui constate qu’il n’en est plus à la hauteur. Si les attentes autour de lui ont été déçues, que dire du sentiment qui doit être le sien lorsqu’il voit le tour désastreux qu’a pris sa carrière?

Le décalage et l’isolement
Yoann Gourcuff est donc un joueur à part. Dans le Problème XXX [2], on peut lire que “tous les êtres d’exception sont mélancoliques.” Par exception, il faut entendre "qui n’est pas dans la norme". (........). Mais à coup sûr, par son caractère, il fait partie des footballeurs atypiques. Il dit se sentir en "décalage avec des coéquipiers qui ont des façons de vivre différentes de la sienne", n’adhère pas au monde de football tel qu’il se présente à lui, et décide de faire les choses de la manière la plus singulière possible, que ce soit dans sa préparation physique, les exercices supplémentaires aux entraînements ou sa volonté de se faire représenter par un avocat plutôt que par un agent. (.......)

Il n’en reste pas moins que la mélancolie peut être positive. Signe d’une grande créativité, elle est l’une des impulsions à la base des plus grandes œuvres d’art créées depuis des siècles. Malheureusement, elle peut se révéler totalement inféconde, et comme nous l’enseigne Starobinsky: “Le mélancolique n’est pas toujours un génial créateur, le plus souvent il ressasse son impuissance et se sent inapte à la tâche." Combien de fois avons-nous attendu Gourcuff, et combien de fois n’a-t-il pas répondu à notre appel? Mais l’espoir demeure car la mélancolie est comme le charbon, l’un de ses symboles: froide, elle peut s’embraser à tout moment.

[1] À ce sujet, lire Sur la mélancolie dans l’art”, in Sociétés 2004/4.
[2] Texte antique généralement attribué à tort à Aristote qui établit le lien entre le génie et la mélancolie. 

Yoann est aussi un joueur "atypique" dans le sens où il génère des articles ,des études , des décryptages ,il intrigue .... mélancolie ,peut-être ,ce n'est pas à exclure et je trouve que  cet article qui évoque un angle inédit ,donne un éclairage intéressant .Parfois ,dans certaine attitude ,regard ,on a eu cette impression ,comme à Lens où à Lille ,ce visage fermé ,lisse débarassé de toutes expresions sauf quand il est en jeu ...
En tout cas ,aucun autre footballeur ,voire même d'autres sportifs n'a suscité autant de question pas seulement sur niveau sportif mais sur son caractère ,son"moi" intime ,ses relations à l'autre , "il veut simplement jouer au football,on attend de lui beaucoup plus.""" tout est dit . Le poids de ce "qu'on attend  plus de lui",est aussi un facteur de repli sur lui-même ,finalement ,une part des gens ne le prennent pas comme il est ,mais attendent qu'il soit comme ils voudraient .