un blog qui collectionne les articles et infos et donne des avis sur Yoann Gourcuff (né le 11/07/86)-------- Claude Cabannes (écrivain-journaliste) :J'aime le joueur Gourcuff. Il m'émeut par son élégance, son allure ,son port de tête ,on sent l'artiste en lui qui ne demande qu 'à s'exprimer .Il y a une certaine tristesse ,une retenue qui me touche .------------ bienvenue,willkommen,welcome--

Coucou, à tous mes visiteurs

Ici,on parle de Yoann ,du club où il joue ,de foot,de L' OL ,de L' EDF, (et pour les autres , si vous le voulez ,on peut en parler dans les commentaires ) et bien sûr dans le respect des uns et des autres .
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Pas de commentaires sur" la vie
très privée" de Yoann ,ni sur des publications qui l'évoquerait sur des suppositions ,des extrapolations ou pour autre chose que le versant sportif hormis les actions en faveur d'associations ou si les infos viennent de lui par le biais d'ITW(,girondins tv,oltv ,c+,..etc ,reportages médias ou public pour des actions diverses et variées ).
Pas d'insultes ,ni de grossièretés ,ni d'allusions réprimées par la loi (raciste ,homophobes ...) SVP
Les photos ne sont pas ma propriété et dans la mesure du possible ,j'essaie de mettre le nom du photographe ou de l'agence il y a : Mrs Mouillaud ,Guiochon ,O et L ,Afp, Iconsport ,Maxxx ,OlGirzgones . ,Facebook ....Getty image .....et d'autres
J'aime le foot depuis longtemps,et je suis très heureuse d'échanger et de partager avec vous .
COCO
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jeudi 27 août 2009

Yohann Gourcuff: «Le Milan AC c'est le top du top, Bordeaux, c'est le top du top en France»

 Yoann Gourcuff lors du trophée des Champions disputé le 25 juillet 2009.




Invité de l’émission «On refait le match» spéciale Girondins, mercredi soir, le Bordelais a parlé de tout. Sa vie au club, le Milan, Chamakh… et même sa vie amoureuse...

«Je suis quelqu’un d’assez discret, d’assez réservé, raconte le fiston Gourcuff. Ça ne me met pas forcément à l’aise quand on parle plus de moi que de mes coéquipiers, parce que quand Bordeaux a gagné, c’est toute l’équipe qui a gagné. Après, de là à mettre quelque chose tous les jours sur moi ou quoi que ce soit, je trouve que c’est un peu trop de temps en temps.»

Questionné sur la différence entre son ancien club, le Milan AC, et Bordeaux, le Breton a paru tout de suite gêné, mal à l’aise. «C’est une question embarrassante… parce que ce n’est pas comparable. Le Milan AC c’est le top du top à tous les niveaux. C’est ce que je pense, voilà.» Avant de se rattraper devant son président Jean-Louis Triaud. «Mais Bordeaux, c’est le top du top en France.»

Chamakh, un mec super

L’ambiance dans les vestiaires de Chabans-Delmas paraît toujours au beau fixe. «Le groupe vit très bien, il y a une super ambiance, poursuit Yohann Gourcuff. Le groupe est sain. Forcément il y a de la concurrence parce qu’on est un club du haut du tableau.» Concernant son coéquipier Marouane Chamakh, dont le faux-départ en Angleterre a fait la une du mercato cet été, le milieu girondin reste lucide. «Je suis très très heureux que Marouane reste même si le mercato n’est pas encore fini et qu’il peut se passer encore beaucoup de choses. Je m’entends bien avec Marouane sur le terrain et en dehors. On arrive à se trouver facilement et on se comprend bien. Et puis, c’est un super mec, donc ça fait plaisir de jouer avec des mecs comme ça.»

A côté du football, Gourcuff fait aussi la couverture des magazines people. Sur ce point, le joueur s’explique sur les dernières rumeurs. «Oui, je suis célibataire. Oui, une fille qui n’est pas médiatisée peut être une potentielle Madame Gourcuff. Ça a été démenti, toutes les bêtises qui ont été racontées avec des filles connues, juste pour info. Mais je suis quelqu’un difficile par contre.» Les intéressées sont prévenues. 

A. Pa.(20 minutes)

lundi 24 août 2009

Gourcuff à plein régime



Le patron est déjà là... Erigé au rang de star l'année dernière, après une saison brillante avec les Girondins de BordeauxYoann Gourcuff s'impose, après un peu moins d'un mois de compétition, comme une valeur déjà incontournable. Avec un doublé à son actif face à Nice, dimanche soir, lors de la 3e journée du championnat (4-0), l'international français occupe le premier rang des buteurs hexagonaux et pourrait bien faire encore plus mal à l'adversité.

Si, bien souvent, l'année de la confirmation est la plus délicate pour les footballeurs professionnels, cette notion ne semble pas faire peur, loin de là, à Yoann Gourcuff. Le meneur de jeu des Girondins de Bordeaux, intronisé, en l'espace de quelques mois, patron de l'équipe de France et meilleur joueur du championnat de France, a semble-t-il parfaitement digéré l'exercice précédent et est reparti à plein régime à l'aube d'une saison censée se terminer en apothéose avec la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.

Monsieur 55%

Pour preuve, celui qui a été transféré définitivement dans le Sud-Ouest, en provenance de l'AC Milan, contre 13,4 millions d'euros, a déjà trouvé le chemin des filets adverses à quatre reprises en trois journées de championnat, s'offrant également deux passes décisives. Autrement dit, l'ancien Rossonero est directement impliqué sur six des onze buts inscrits en championnat par les troupes de Laurent Blanc. Difficile de le nier, la Gourcuff-dépendance est de mise en Gironde, mais comment pourrait-il en être autrement lorsqu'un tel joueur évolue dans vos rangs ?

Il y a un an, alors qu'il effectuait ses premiers pas sous ses nouvelles couleurs, le meneur de jeu tricolore était déjà apparu en grande forme, même si ces statistiques des premiers matches n'avaient pas été aussi excellentes. C'est un certitude, à seulement 23 ans, le fils de Christian Gourcuff continue de progresser et se montre notamment de plus en plus adroit devant le but adverse, en témoigne ses deux réalisations de dimanche soir, face aux Aiglons de Nice (4-0), pour le compte de la 3e journée de Ligue 1.

Déjà très efficace dans ses prises de décisions, ses orientations de jeu, ses dribbles et ses passes, le n°8 bordelais semble avoir franchi un cap dans la zone de vérité. Peut-être, en ce mois d'août, le principal intéressé a-t-il tout simplement le coffre nécessaire pour venir terminer ses actions. Toujours est-il qu'après seulement trois matches de Ligue 1, Yoann Gourcuff a déjà inscrit l'équivalent d'un tiers de son précédent total (12), établi sur 38 levées.

Plus de onze mois de compétition...

Alors, les supporters aquitains ont de quoi jubiler... Mais, contrairement à la saison précédente, on attendra plus de Bordeaux en 2009-2010, notamment en Ligue des Champions, et donc de son leader offensif. De fait, même si Gourcuff est actuellement en très bonne forme, qu'en sera-t-il cet hiver, lui qui avait connu un gros coup de mou à cette époque en 2007-2008 ? Difficile d'imaginer le Français tenir ce rythme de folie jusqu'au mois de mai, d'autant plus que la Coupe du monde 2010 se profile à l'horizon et nécessitera une forme optimum pour y briller avec l'équipe de France en cas de qualification.

Si, d'un point de vue purement footballistique, le premier concerné a déjà fait ses preuves, sa progression la plus attendue n'est-elle pas à espérer dans un autre secteur ? Comme tous les grands champions, sollicités par des calendriers infernaux, le Bordelais va devoir apprendre à gérer les mois de compétition en fonction de son organisme pour ne pas passer à côté des échéances importantes et du money-time. Mais son entraîneur, Laurent Blanc, connaît parfaitement cet épineux problème, et saura sans doute lui être de bon conseil...Alban Lagoutte ,football.fr)

lundi 10 août 2009

profession footballeurs n° août 2009 yoann gourcuff

"je vis l'instant présent"

Yoann Gourcuff, comme une évidence. Pour tout ce qu’il représente ou représentera demain. Parce qu’il replace le jeu au centre du débat. Comme son père, Christian. Le meilleur footballeur français de la saison passée, qui a décidé de continuer l’aventure avec Bordeaux, n’aime pas trop parler de lui. Mais il aime parler de football, donc de plaisir, d’échange et de partage… 
Q : 2008-09 a été votre saison? dans quel état d’esprit vous trouvez-vous alors que la suivante vient de débuter ? 
R : Je suis très positif. Je garde les mêmes objectifs, ceux qui ont toujours été les miens : prendre du plaisir sur le terrain, bien jouer et essayer de bien faire jouer mes coéquipiers. Ce qui demande un bon état d’esprit à l’intérieur du groupe. C’est tout.
Q : Que des choses simples…
R : Des choses vraies ! Si je peux être décisif, si je peux apporter un plus à l’équipe, ce sera du bonus. Mais ce n’est pas tou jours possible .Je tente donc de garder et de m’appuyer sur certaines  bases, aussi bien dans le jeu que dans la vie du groupe.
Si nous pouvons, tous ensemble, gagner, partager notre plaisir avec les spectateurs, ce sera encore mieux. À titre personnel, je sais que le plaisir me permet d’être réellement performant, je ne vois donc pas pourquoi je modifierai mon approche du football, même si c’est devenu, depuis quelques années, mon métier.
Q : Cela suppose d’être resté le même Yoann Gourcuff, malgré le succès…
R : Complètement. Ce sont les gens qui parlent de moi différemment, peut-être. Moi, je ne suis pas du genre à me répandre, je suis d’une nature plutôt discrète. C’est sur le terrain, et nulle part ailleurs, que les choses se prouvent. Le reste n’est pas de mon ressort, je ne peux pas contrôler ce que l’on dit ou écrit sur moi. C’est un peu tout et n’importe quoi, d’ailleurs…                                                                Q : Justement, n’est-il pas plus difficile, face à cette médiatisation galopante, de continuer comme avant ?
R : Ça ne change rien à ma vie. Il suffit d’être vigilant, de ne passe disperser, de ne pas tout accepter. La tentation est là, mais le métier de footballeur est aussi fait de rigueur, d’exigence. J’essaie de profiter au maximum de ma situation comme j’essaie, sur le terrain, de profiter de mes coéquipiers pour continuer à avancer.
Q : Mais le foot, aujourd’hui, ce n’est plus seulement le jeu…
R : Même si certaines choses sont interdites à un sportif de haut niveau, je me comporte, dans la vie, comme le jeune homme de 23 ans que je suis. Je ne regrette pas les petits sacrifices qui me sont imposés par mon métier de footballeur ; ils font partie de mon quotidien. Je cherche, dans la mesure du possible, à prendre de la distance avec le monde du football. Cela me permet d’arriver chaque jour à l’entraînement ou d’aborder les matches avec une motivation intacte. Rester focalisé sur le football
serait dangereux, car les saisons sont longues. La lassitude peut s’installer et nuire alors à la motivation. Il faut donc s’aérer l’esprit dès que possible, c’est important. Même si j’agis en fonction, même si, à Bordeaux, Laurent Blanc en a conscience et nous donne des jours de repos pour que nous
puissions faire des choses aussi simples que de rester en famille, j’ai été, la saison dernière, confronté à ce phénomène de lassitude. On joue, on s’entraîne tellement…
Q : Le star système vous est tombé dessus, la saison dernière. Y étiez-vous préparé ?
R : Non. En attaquant la saison à Bordeaux, il y a un an, j’avais juste envie d’être sur le terrain.
Le premier objectif était donc de réussir mon intégration au sein du groupe pour pouvoir avoir du temps de jeu. Je ne pensais peut-être pas que ça se passerait aussi bien.
Q :  Vous aviez fini par douter de vous, à Milan ?
R : Par rapport à ce que j’espérais, en termes d’intégration,de temps de jeu, la première saison s’est très bien passée,d’autant que j’avais le sentiment de réellement progresser. Du coup, j’avais évalué mes objectifs sur ces bases-là, et il est certain que la seconde saison n’a pas répondu à mon attente. Je n’ai pas eu de continuité dans ma progression. Ce n’était pas évident à gérer. Je me suis posé beaucoup de questions, c’est vrai.Dans le même temps, j’ai forcément évolué, j’ai beaucoup appris de ce métier.
  J’ai gagné en maturité, en expérience…
Q : Ceux qui avaient prétendu que le Milan ac, c’était trop gros, trop tôt pour vous…
R : (Il coupe.) Mais les gens disent ce qu’ils veulent, ce n’est pas mon problème ! Si je m’arrête sur tout ce que l’on raconte sur moi, je ne peux plus vivre. Sérieusement, je m’en moque et je me sens
très bien comme ça. D’ailleurs, je ne pourrai pas agir autrement.                                                            --------------------------Q :   C’est la rançon de la gloire, même naissante. sur le terrain, vous êtes sur le devant de la scène…
R : Non, encore une fois. Ce sont les gens, les médias qui prétendent cela. Moi, je suis un élément
  dans un groupe. Un joueur dans une équipe. Le reste…
Q : Le star système est en contradiction avec votre éducation…
R : Moi, je ne m’occupe et ne me préoccupe que du terrain. La vérité est là. C’est la base, c’est la finali  . Et ce n’est pas le plus facile, car cela nécessite beaucoup d’investissements personnels,beaucoup d’efforts collectifs
 Q : Ce refus du star système, c’est la peur de ne plus s’appartenir, demain. d’être prisonnier de l’image que les autres donnent de vous ?
R : Je fais la part des choses. J’essaie de maîtriser le plus possible, sans néanmoins faire de fixation Lorsque je donne une interview, je suis et reste moi-même. Je suis le plus honnête possible
Au-delà, .ce n’est plus mon affaire. « Je cherche, dans la mesure du possible, à prendre de la distance avec le monde,du football. »                                                                                                                     ----------------------------- ---Q : Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous : que vous êtes un beau ou un bon joueur ?
R : Je laisse dire. Je n’aime pas trop parler de moi.
Q : Reconnaissez tout de même que vous êtes un peu atypique. vous êtes le milieu offensif qui récupère, certainement, le plus de ballons dans les pieds de l'adversaire  .                                                -----------------------------R : Je suis généreux dans l’effort, j’ai besoin de donner le maximum, j’ai besoin de faire ressentir à mes coéquipiers que je suis bien présent, que je donne tout, que ce soit dans les phases offensives ou défensives. Je suis, je le répète, un élément du groupe. Cela a toujours fait partie de mon jeu. Sur un terrain, on a besoin de tout le monde. Les efforts que je consens pour les autres, ils me les rendront d’une façon ou d’une autre, lorsqu’à mon tour, j’aurai besoin de l’aide d’un de mes coéquipiers. Le foot c'est  une  question d'échange, de partage aussi.

Q : Cette générosité dans l’effort c’est aux italiens que vous la devez ?
R : J’ai toujours été comme ça. Mais je dois reconnaître que, depuis mon passage à Milan
   je calcule mieux mes efforts. Je suis, disons, plus intelligent dans mes déplacements que je ne l’étais auparavant.
Q : Il n’empêche, au regard des efforts consentis la saison dernière, que vous avez dû finir sur les rotules
R : Pas le moins du monde. Physiquement, il n’y avait pas de problème. La fatigue était mentale, la pression est allée crescendo et, jusqu’au bout, elle a pesé sur nous, puisque nous n’avons été sacrés champions qu’à l’issue de la dernière journée. Mais c'était tellement excitant, tellement fabuleux pour nous et pour le football français, que nous avons réussi à passer outre.
Q : Plus facile à dire qu’à faire, non ?
R : Heureusement, j’y reviens, il reste le plaisir. C’est sûr que si l’on ne prend pas de plaisir sur le terrain les choses deviennent beaucoup plus difficiles à supporter. C’est ce qui doit primer sur tous les enjeux, c’est ce qui nous permet de les oublier, à condition, évidemment, d’être efficaces dans le même temps.
Q : Oublier les enjeux, ne penser qu’au jeu, c’est encore possible aujourd’hui ?
R : Sur le terrain, c’est le jeu, c’est le plaisir qui doivent primer. Du même coup, on arrive à positiver la pression, qui, de toutes les façons, pèse sur nous. Tout devient alors plus facile.
Q : La fin de la saison, la quête du titre et, dans le même temps, les négociations autour de votre transfert définitif à bordeaux : il vous a fallu être solide psychologiquement…
R : C’était une période pleine, heureusement. Il y avait beaucoup de matches, donc je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser des questions. De surcroît, j’ai beaucoup de mal à me projeter. Savoir où je jouerai n’était donc pas une priorité.
Q : Vous faisiez le vide pour éviter que cela puisse nuire à vos performances.
R : Je n’avais pas le choix. La répétition des matches, ce n’était pas plus mal. Cela m’a permis de rester concentré sur le jeu, sur la performance. Je n’ai pas perdu l’énergie nécessaire à la conduite
d’une rencontre, je n’ai pas été le moins du monde perturbé…
Q : ce n’est pas évident d’avoir le recul nécessaire. À votre place, beaucoup en auraient certainement
souffert.
R : Il est difficile de comparer une situation à une autre, un footballeur à un autre. Et puis, moi, j’ai la chance d’avoir un père qui est dans le métier.
Q : vous n’avez donc pas besoin d’un agent, ce qui fait de vous, à ce niveau également, un joueur
atypique, par les temps qui courent.
R : J’ai un avocat. Mon père connaît très bien le football, Didier (Poulmaire, son avocat, Ndlr) est compétent dans d’autres domaines. C’est une question de complémentarité, d’équilibre entre les rôles de chacun. Le rôle de mon père, celui de mon avocat, le mien et celui de ma mère qu’il ne faut pas oublier. C’est d’ailleurs elle qui a contacté Didier. On forme une équipe…
Q : Comment ont évolué les rapports avec votre père, ancien joueur devenu entraîneur, aujourd’hui à
    lorient ?
R : On parle beaucoup, on partage. Plus que quand j’étais jeune, c’est sûr. Le football n’était pas encore mon métier, et je ne pensais pas que ça le deviendrait un jour. Mon père savait que ce n’était
qu’un loisir, un moyen de partager des bons moments avec mes potes. Il n’y avait pas la moindre notion de travail, d’effort chez moi, et mon père, forcément, était en retrait par rapport à cela. Il me laissait faire.
Q : Mais avec sa parfaite connaissance du football, il devait déjà savoir que, derrière l’adolescent,
se cachait un futur pro.
R : Oui, mais il ne me l’a jamais dit, il me laissait m’amuser.  Peut-être par pudeur. Pour ne pas me mettre mal à l’aise. C’était comme ça avec le foot, comme dans beaucoup d’autres domaines… Nous ne sommes pas du genre expressif dans la famille .Il y a gens qui s’enflamment, qui disent que
c’est exceptionnel, juste pour dire que c’est bien. Mon père, lui, ne me dit pas forcément les choses,
mais, à l’intonation de sa voix, je comprends parfaitement ce qu’il veut me dire. Et lui sait que j’ai compris le message.
  Q : Vous avez la même idée du football  ?
R : Je le pense. À quelques détails près. Nous sommes des passionnés, c’est déjà un point important. Ce qui nous intéresse, l’un et l’autre, c’est le jeu, c’est ce qui se passe sur le terrain. Ce ne sont pas les paroles, ce n’est pas tout ce qui tourne autour du foot actuellement. Nous laissons ça à d’autres.
  Q : Mais encore une fois, lui comme vous, ne pouvez y échapper. vous êtes à l’intérieur du système.
R : Mais nous arrivons à rester nous-mêmes, à continuer sur la même voie. Je ne sais pas à quoi cela est dû, ça se fait naturellement .En ce qui me concerne, c’est certainement une question d'éducation, mais j’ai du mal à expliquer pourquoi je ne suis intéressé que par le football, que par le jeu. Le reste existe, je le sais, j’y suis confronté au quotidien, mais ce n’est pas ce que je recherche, ce qui m’intéresse.   Il faut conserver les bases. Quoi qu’il en soit, à l’arrivée, nous ne sommes jugés qu’à travers ce que nous faisons  sur le terrain, pas sur notre impact médiatique ou je ne sais quoi.
Q : C’est ce que vous croyez ?
 R : C’est ce que je pense, c’est ce que j’espère.
Q  : Est-ce que vous aimez que l’on dise que vous êtes le fils de votre père ?
R : C’est la réalité.
Q : Mais, au-delà, pour tout ce que votre père représente dans le football professionnel français… 
R : Le fils de mon père, ça me va très bien. Je suis très fier de lui. Fier, dans un milieu difficile, de sa mentalité, de sa discrétion. Je trouve qu’il manque de reconnaissance au regard de tout ce qu’il a fait. Je sais, toutefois, qu’au quotidien, ce n’est pas le plus grand communicant de la planète, y compris avec ses joueurs, mais c’est quelqu’un de vrai, qui a des idées et qui les garde, même si elles vont à contre-courant des autres, même si elles peuvent le desservir parfois.
Q : Vous vous êtes déjà disputés à propos du foot ? 
R : Sur le foot, non. Il arrive, mais très rarement car nous avons la même vision du jeu et du football, que nous ne soyons pas d’accord, mais, en règle générale, nous ressentons les mêmes choses.
 Q : Vous discutez souvent, encore aujourd’hui ?
R : Après chaque match. Il les regarde tous, ou presque, et nous en parlons. Bien sûr, la télé donne une vision différente de la réalité, mais ça ne nous empêche pas, systématiquement, d’échanger. Je suis très attentif à tout ce qu’il me dit.
Q : Vous disiez avoir du mal à vous projeter ; est-ce à dire que vous ne vous fixez pas d’objectif ?
R : Je les prends quand et comme ils arrivent.
Q : la coupe du monde, par exemple ?
R : C’est loin. Cela ne me servirait à rien de commencer à y penser maintenant, d’autant que nous n’avons pas toutes les données, à commencer par la qualification. Bien sûr que j’espère que l’équipe de
France se qualifiera, mais pensons d’abord au prochain match. Et ainsi de suite. Je fonctionne de la sorte, ce n’est pas dans ma nature d’anticiper.
Q : Sauf sur le terrain.
R : J’essaie pour le reste,  et j’y arrive, parfois. Mais, je vis l’instant présent.
Q : À regarder vos premiers matches avec l’équipe de france, on a eu le sentiment que vous étiez chez vous, que vous aviez toujours été là.
R : Je suis arrivé  dans un contexte particulier, pourtant. C’était juste après la défaite en Autriche, qui faisait suite à l’Euro 2008. Tout le monde était contre nous, tout le monde en voulait beaucoup au
sélectionneur. Je n’avais jamais connu ce genre de climat, vraiment particulier, difficile à décrire à qui ne l’a pas vécu. Ça m’a donné beaucoup d’énergie, une  énergie paradoxalement positive. Une fois encore,je me suis servi de toute cette pression pour être, lorsque l’on m’a donné ma chance, le plus
performant possible en aidant mes coéquipiers.
Q : Même si vous n’aimez pas parler de vous, on ne peut pas ne pas évoquer votre aisance technique,
 que certains considèrent comme un don…
  R : C’est beaucoup de travail, au contraire. Plus jeune, au centre, je n’ai jamais considéré comme une
corvée les exercices que l’on nous imposait. J’adorais ça ! C’étaient des trucs assez simples, des contrôles, des passes, les gammes quoi, mais je prenais réellement du plaisir à répéter ces gestes-là, avec toutes les surfaces de pied. C’est là que j’ai compris l’importance du physique dans mon jeu.
Si je suis fatigué, je n’ai pas la même aisance technique, pas la même facilité à manier le ballon…


  
interessante cette interwiew même si elle date de 2009 !