OL - Gourcuff n’arrive pas à convaincre
Jonathan Murciano 02/11/10 à 06h52
Lent dans ses transmissions et inconstant, Yoann Gourcuff ne pèse pas assez sur le jeu de l’Olympique Lyonnais. © Sipa Sorti dès la mi-temps face à Arles-Avignon (1-1) et pathétique lors de son entrée en jeu pendant l’élimination lyonnaise en huitièmes de finale de Coupe de la Ligue face au PSG (1-2 a.p.), Yoann Gourcuff n’a pas profité de son embellie en équipe de France (2 buts en 2 matches) début octobre. Le meneur tricolore n’arrive pas à hausser son niveau de jeu sous le maillot lyonnais. Il suscite toujours autant d’interrogations malgré l’indulgence actuelle des supporteurs rhodaniens.
Ralentit-il le jeu de l’OL ?
Sa passe décisive adressée à Michel Bastos samedi sur le premier but lyonnais face à Sochaux (2-1) ne peut pas masquer la faible influence de Gourcuff sur le jeu de sa nouvelle équipe. Il est loin, le temps où le meneur breton était élu meilleur joueur de Ligue 1 après une première saison flamboyante à Bordeaux. Pour Jacques Crevoisier, l’ancien adjoint de Gérard Houllier à Liverpool et présent à Gerland le week-end dernier, le beau gosse du football français n’est pas convaincant après deux mois d’acclimatation sur les bords du Rhône : « Son bilan est mitigé. Il n’est pas décisif malgré l’attente énorme qu’il suscite. Il a coûté beaucoup d’argent (22 millions d’euros, sans compter les éventuels bonus, NDLR). Il joue très bas. Il fait souvent plusieurs touches de balle avant de passer. Il est inconstant et il n’est pas enthousiasmant. Vu son statut en France et ses émoluments, il ne justifie pas son transfert pour le moment. »
Sur le plan des statistiques, la faillite de Gourcuff est flagrante. En huit matches de Championnat, il n’a marqué qu’un but et délivré une passe décisive. Sans parler de ses trois matches sans aucune étincelle en Ligue des champions. Le n° 29 de l’OL répète souvent qu’il « dépend des autres », mais il a été recruté à prix d’or pour créer seul des différences, surtout dans un club qui a connu des joueurs décisifs comme Anderson, Juninho ou Benzema
L’a-t-on vu trop beau ?
Champion de France avec Bordeaux en 2009, coqueluche de nombreuses demoiselles et chouchou de Raymond Domenech en équipe de France, Yoann Gourcuff s’est longtemps reposé sur un statut d’intouchable dans le football français. Les six derniers mois catastrophiques de son séjour en Gironde et un Mondial raté ont écorné son image. Est-il marqué par ces deux coups durs qui ont gâché son année 2010 ? « Lui seul peut répondre », admet Crevoisier.
Il s’interroge toujours sur le potentiel du Morbihannais, qui avait déjà montré quelques failles lors de ses deux années à l’AC Milan (2006-2008) : « Va-t-il rester un honnête joueur de Ligue 1 qui a sa place dans une équipe de France loin d’être géniale actuellement ou deviendra-t-il un grand joueur capable de jouer dans l’un des dix plus grands clubs du monde ? La question reste posée, mais il n’y a pas de réponse pour le moment. Il ne faut pas l’enterrer sur ce qu’il fait actuellement. »
Il s’interroge toujours sur le potentiel du Morbihannais, qui avait déjà montré quelques failles lors de ses deux années à l’AC Milan (2006-2008) : « Va-t-il rester un honnête joueur de Ligue 1 qui a sa place dans une équipe de France loin d’être géniale actuellement ou deviendra-t-il un grand joueur capable de jouer dans l’un des dix plus grands clubs du monde ? La question reste posée, mais il n’y a pas de réponse pour le moment. Il ne faut pas l’enterrer sur ce qu’il fait actuellement. »
Va-t-il perdre sa place chez les Bleus ?
Privé de l’équipe de France lors des trois premiers matches de l’ère Laurent Blanc pour cause de suspension, Gourcuff a retrouvé des couleurs avec deux buts face à la Roumanie (2-0) et au Luxembourg (2-0). Avec deux schémas tactiques différents utilisés par le sélectionneur (4-2-3-1 et 4-4-2), il avait connu le banc puis une titularisation face aux voisins luxembourgeois. Aujourd’hui, il n’est pas sûr de faire automatiquement partie du onze de départ. Dans son rôle de meneur de jeu, il joue des coudes avec Samir Nasri.
« Nasri est sûr de faire partie de la prochaine liste (les Bleus iront défier l’Angleterre le 17 novembre). Pour cette place de meneur de jeu, je ne me pose même pas la question. Il est déterminant avec Arsenal. Il joue dans un grand club et il est en très grande forme. Gourcuff risque de perdre sa place. Ce n’est pas scandaleux s’il ne joue pas », tranche Crevoisier. Laurent Blanc, qui continue de soutenir son ancien joueur chez les Girondins, a peut-être la solution : aligner ces deux leaders ensemble.
Benfica-Lyon, à 20 h 45, TF1
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