à Londres, Arnaud Ramsay pour france-soir 18/11/10 à 08h55
Karim Benzema a ouvert le score face aux Anglais © AFP Le nouveau classement Fifa donne l’Angleterre sixième nation mondiale, la France reculant de trois rangs pour se fixer au 21e. Cela ne s’est pas vu, mercredi, dans l’enceinte décidément porte-bonheur de Wembley. Face à une pâle équipe, trop handicapée par les blessures de Rooney, Terry, Lampard et autres Cole, les hommes de Laurent Blanc ont signé leur quatrième succès de rang. Le plus prestigieux, triomphant sans trembler de cette amicale affiche. Le sélectionneur, s’il a changé une nouvelle fois de capitaine (Hugo Lloris, après Mexès, Malouda et Diarra), reste fidèle à ses principes : un jeu porté vers l’avant, une discipline de fer derrière. En défense, Eric Abidal a effectué un retour très convaincant, intraitable sur son côté gauche. Même Mamadou Sakho, qui a fait ses débuts internationaux en remplaçant à la mi-temps Mexès mal remis de sa blessure, a été dans le tempo, malgré quelques flottements initiaux.
Mais le plus intéressant s’est passé dans l’entrejeu. Yann Mvila s’impose comme un milieu défensif d’immense avenir. Le duo Samir Nasri-Yoann Gourcuff, très en verve, surtout le second, a démontré qu’abondance de technique ne nuit pas. Pour animer offensivement ce 4-3-3, le trio Valbuena à droite, Malouda à gauche et Benzema dans l’axe a fait mal. L’Angleterre, qui restait sur un terne 0-0 concédé à Wembley face au Montenegro dans les qualifications pour l’Euro, a du boulot. Les Bleus aussi, mais sont définitivement sur la bonne voie. En première période, ils ont étouffé la bande à Steven Gerrard, le seul avec Theo Walcott à surnager. Dans les oppositions entre les deux meilleurs ennemis, la France engrange une 6e victoire, pour 16 défaites et 8 nuls.
Blanc fidèle à sa philosophie
Généreux et solidaires, enfin efficaces, les Bleus abordent leur second rendez-vous de prestige, face au Brésil le 9 février, avec davantage de certitudes. Exactement ce que souhaitait Laurent Blanc, qui onze ans après le doublé d’Anelka, joue un nouveau mauvais tour aux Anglais. Le sélectionneur sort aussi renforcé de la confiance portée en Karim Benzema, qu’il ne ménage pas mais, paradoxalement, protège. Le buteur, intermittent au Real Madrid, a inscrit un but du gauche plein de sang-froid et d’abnégation, bien épaulé par un Malouda revigoré. L’attaquant avait déjà trouvé la faille contre en Bosnie puis contre le Luxembourg. Il totalise 11 réalisations en 32 sélections. Au-delà de son but, Benzema a été dans tous les bons coups, a sans cesse permuté et tenté sa chance.
Et si le plus doué des attaquants français n’a toujours pas 90 minutes dans les jambes, il monte en puissance et confirme son potentiel. Interrogé avant la « remontre » sur le rendement inégal de Benzema au Real, le sélectionneur avait répondu : « Si vous me trouvez un autre buteur international qui marque énormément de buts et joue dans un grand club, je suis preneur. Je discute avec lui pour essayer qu’il soit meilleur sur le terrain et qu’il ait plus de temps de jeu au Real. »
Venu pour gagner tout en restant fidèle à sa philosophie, Blanc a encore une fois raflé la mise. La très jolie reprise de Valbuena à la 56e, sur un centre impeccable de Sagna, a définitivement assis la supériorité française. Et La Marseillaise de résonner dans Wembley, comme un ultime outrage. La réduction du score par le grand Peter Crouch, à la 86e quelques seconde après son apparition sur la pelouse, ne change pas l’impression que la France a donné la leçon à l’Angleterre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire