Gourcuff et Lloris en équipe de France : la promesse empêchée va-t-elle s'accomplir ?
Ils vont se retrouver en équipe de France. "Enfin !" proclament à l'unanimité ceux qui ne se lassent pas de voir en ces deux joueurs la promesse d'un avenir radieux. Un grand gardien, un grand créateur, ainsi se sont constitués, des couples Platini-Bats à Zidane-Barthez, les grands tandems qui ont fait les riches heures de l'équipe de France de football. Promesse ils incarnaient il y a deux ans, promesse ils incarnent encore aujourd'hui.
Le premier, Gourcuff revient à la lumière, après deux ans de difficultés que l'on pressent, devine, sait lié à la Coupe du monde 2010. La Psyché de Gourcuff, perceptible malgré les silences, nous est cependant si accessible que l'on ne doute pas du bien-fondé de notre intuition. "On dit tout et n'importe quoi sur moi" dit-il aujourd'hui, lorsque l'on l'interroge sur son récent passé. De mémoire, c'est la première fois que l'homme se prononce ainsi sévèrement sur la construction médiatique dont il fait l'objet depuis quelques années. Et une fois de plus, on pressent, devine, sait que la remarque dépasse probablement le terrain de football... C'est une nouveauté que de voir ainsi parler Gourcuff, mais est-ce la marque d'un caractère affermi, trempé dans l'épreuve ? Quel chapitre de son histoire, Gourcuff, cet Hercule au talon d'Achille, va-t-il écrire ?
Le second, Lloris, est entre ombre et lumière, plongé dans la zone grise depuis cet étrange transfert qui l'a vu atterrir à Tottenham. Maltraité par un entraineur, André Villas-Boas, qui parait privilégier le plaisir instantané et immature du pouvoir au détriment de toute perspective à long terme, et de fait soumis à une concurrence biologiquement absurde, on pressent, devine, sait que Lloris nage en plein doute. Revenir en héros d'un match en Espagne aux allures de triomphe et être traité en esclave à peine digne de cirer les sandales à crampons de l'antique Friedel, ce doit être une épreuve épouvantable. A Tottenham, Lloris est comme Ulysse revenant en Ithaque après la guerre de Troie. Il doit affronter et vaincre des prétendants qui ne méritent même pas de le contester, de se mesurer à lui. C'est l'Odyssée après l'Illiade, c'est dire qu'Hugo devra se révéler autant que se réveiller s'il veut écrire sa légende du siècle.
Et pourtant, on en démord pas.
Si l'un et l'autre, un jour, parviennent de concert à s'afficher au sommet, en pleine lumière, alors, ce qui aura été longtemps une promesse pourrait s'accomplir aussi bien qu'en 1984 ou en 1998. "Vain espoir" diront ceux qui ne croient plus en eux, les jugeant trop fragiles, trop réfléchis, trop enclins à l'introspection... A ceux-là on répondra ce qu'un ancien grand chef d’État français répondait à ceux qui ne lui parlaient que de ses échecs : "C'est à l'arrivée qu'on juge un homme".
Ce n'est pas nouveau mais j'aime la plume de Bruno-Roger Petit, quand il arrête de focaliser ses articles sportifs sur le PSG et Mourinho...
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord avec tout dans cet article, notamment le fait qu'Hugo soit loin d'avoir vécu ce qu'a vécu Yoann( la déraison, la haine etc...)bien que sa situation soit particulièrement ubuesque mais j'aime la poésie et les références dont il use.
Evidemment qu'avec ces 2 là à leur diapason et si on laisse les clés à Yoann, l'avenir semble être un peu plus radieux...
Flo