Récit Le coup d’envoi de la compétition est donné ce soir. Deux ans après la grève des joueurs durant le Mondial, les Français jouent lundi face à l’Angleterre.
L’Euro 2012 s’ouvre ce soir, première
compétition post-crash de Knysna pour des Bleus qui ne débuteront leur
tournoi que lundi, face à la sélection anglaise et en rang serré. Deux
ans se sont écoulés. Un disparu : Jérémy Toulalan, l’homme qui avait
demandé à son conseil de rédiger le communiqué mortel lu par Raymond
Domenech devant le fameux bus. Un grand brûlé : Yoann Gourcuff, perdu
depuis deux ans. A propos : il s’était passé quoi ? Depuis le Mondial
sud-africain, on a posé la question un peu partout. On a retenu deux
réponses. La première de Jérémy Janot, gardien stéphanois : «Le
sportif de haut niveau a peur de l’extérieur. Une paranoïa s’installe.
Un conseiller fiscal vous parle d’un truc ? J’ai peur, ça cache quelque
chose. A force, le joueur a l’impression d’être largué, perdu. J’ai
connu des mecs qui ne savaient pas remplir une feuille de Sécu. La grève
du bus, je ne cautionne pas, mais je comprends comment on en arrive
là.»
La seconde de René Girard, entraîneur, tout frais champion de France avec Montpellier :
«Après une défaite, il m’arrive d’annuler un jour libre pour mettre un
entraînement. Chez lui, le joueur est toujours le plus beau : c’est pas
ta faute, t’as été bon… Le travail d’un entraîneur, c’est de
resensibiliser les mecs.» La fine fleur footballistique tricolore
meurt parfois d’isolement, car elle vit hors du monde. Là, les amis sont
nombreux : des anesthésiants, que les joueurs les moins lucides rincent
au prix fort - l’un des internationaux présents en Ukraine offre même
des bagnoles.
Communiqué d'excuses et improvisation
Lors de sa prise de fonction en août 2010, le coach des Bleus,
Laurent Blanc, s’est approché de ce merdier à pas de loup. Quand il
irradie chez un Karim Benzema ou un Franck Ribéry, le talent pétrifie
Blanc comme il pétrifiait Domenech et comme il fera l’admiration du
prochain sélectionneur. Dans l’œil de celui qui sait voir, la classe a
tous les droits. Le jour de son retour de suspension chez les Bleus en
mars 2011, Ribéry avait lu un communiqué d’excuses du bout des lèvres et
hop ! Il avait ensuite improvisé : «Les journalistes ont la mémoire courte» ; «l’affaire Zahia me regarde» ; «Gourcuff me doit des explications»…
Dit autrement : on n’a changé ni de sport ni de joueurs - dix de
Knysna sont en Ukraine, mais les nouveaux baignent dans le même contexte
que les anciens. On peut trouver ça décourageant ou fascinant : ça ne
change rien. On a refait le tour des popotes depuis trois semaines en
leur demandant si, à leur idée, un enjeu d’image ne se superposait pas
aujourd’hui aux obligations de performance. On n’a pas eu deux fois la
même réponse.
L'Afrique du Sud rangée «dans un carton»
Ribéry s’est défaussé : «Non.» Le milieu Samir Nasri a persiflé : «Vous
me dites ça, mais moi, Knysna, je n’y étais pas, et celui qui était
assis à ma place il y a dix minutes [Olivier Giroud, ndlr] non plus. Il
faut savoir de qui on parle.» Florent Malouda, chafouin : «Quand des problèmes surviennent, il y a un staff, une hiérarchie…» Le défenseur Anthony Reveillère : «Là,
on a un sélectionneur qui a eu une grande carrière internationale
[Raymond, si tu m’entends…]. Pour moi, Knysna, c’est rangé dans un
carton. On a perdu les deux premiers matchs [devant la Norvège en
amical, puis la Biélorussie en éliminatoires, durant l’été 2010] après
le Mondial. Il a fallu se relever. C’est fait.» Mathieu Valbuena : «On
savait que ça allait nous coller à la peau. Je comprends qu’à la
première phase finale qui suit Knysna, on nous en reparle. Mais un
joueur voit ça autrement. Il y a eu beaucoup de rassemblements depuis,
beaucoup de matchs, parfois cruciaux pour nous. De l’eau a coulé sous
les ponts.»
Le milieu de Newcastle Yohan Cabaye : «Si on repense à Knysna, on
n’en sortira jamais. Ecoutez : Knysna ou pas, l’image est importante. A
la limite, je ne vois pas ce que ça change. Tu joues forcément pour
celui qui allume sa télé et qui va bosser le lendemain. Mais cette
histoire de respect est une affaire très personnelle.»
Voilà pour les mots. La posture les éclaire un peu : on a senti chez
certains un mélange d’amertume et de défi, comme s’ils gardaient en tête
le carnaval qui avait suivi et les leçons de morale que la terre
entière leur avait prodiguées sans retenue. Hier, un journaliste a
soumis à Ribéry la vanne de Platini, le président de l’UEFA, «les Bleus seront compétitifs s’ils descendent du bus». Le joueur s’est braqué : «Vous pensez que j’ai envie de répondre à une question pareille ?» Pour le coup, on a senti de la détresse. Un sentiment rare chez lui.(libération )
Deux disparus : Gourcuff et Toulalan certainement les deux mecs les plus sincères, les plus droits, et les plus sains.
RépondreSupprimerUne preuve que dans ce monde il faut être pourri pour réussir. Deux bretons sacrifiés aussi. Pour moi rien n'a changé depuis la coupe du monde 2010 sauf que l'on a coupé la tête de celui qui rappelait trop Kysna, Gourcuff ! Gourcuff qui était la victime, Gourcuff qui est devenu le fouteur de merde. Maintenant ces mecs se retrouvent entre eux et comme Lloris et compagnie n'ont rien dans le slip ils suivront...Gourcuff était emmerdant, car il concentrait tous les regards, toutes les attentions médiatiques même si elles étaient négatives. Une image me vient en tête, à Valenciennes un couple qui vient de se marier va voir les bleus, y a eu une photo avec le groupe et une photo avec ? Yoann Gourcuff. A ce moment là (moment le plus anodin qu'il soit on est bien d'accord), je me suis dit ça va repartir, pourquoi ? Parce que le problème de Yoann Gourcuff c'est Yoann Gourcuff. Et ça il en souffrira toute sa carrière il en a souffert à Milan, il en souffre à Lyon, car il concentre tous les regards, il intrigue, et il agace parce qu'il intrigue et qu'il concentre tous les regards... Je pense d'ailleurs que même s'il est au top du top voire le meilleur joueur français, il ne sera plus en edf. J'exagère peut être mais les considérations extra sportives sont devenus trop énormes et on connaît des joueurs qui n'ont plus été sélectionné à cause de ça. Et je ne dis pas que c'est sa faute non parce que j'ai toujours pensé que ce n'est pas Gourcuff qui a un problème avec les autres, mais les autres qui ont un problème avec Gourcuff. Gourcuff pose problème dans un groupe et on nous fait croire que c'est à cause de lui non c'est pas vrai, lui il ferme sa gueule, s'est-il déjà battu avec un coéquipier, a-t-il foutu le bordel dans un vestiaire ? Non il est tranquille, bosseur. Son seul tord peut être : afficher sa propension à être solidaire et aussi certainement le fait qu'il refuse de jouer le jeu du monde du foot...mais là encore est-il le seul à le faire ? Non mais on en revient toujours au même problème, c'est Yoann Gourcuff!
En outre,personnellement j'ai une image déplorable des footballeurs mais j'aime le football, surtout quand je vois le Barça, le Real, Manchester United, Arsenal, l'équipe nationale d'Allemagne, des Pays-Bas ou d'Espagne.
D'ailleurs je vais regarder l'Euro mais pas l'edf car je ne ressent aucune émotion, on sent bien que ça prend pas, on nous prend pour des cons, ils peuvent pas se blairer, on a un groupe de petits chefs qui a pris le pouvoir sur les autres. Les mêmes autres qui ferment leur gueule qui suivent comme des moutons. Foutre Lloris en capitaine c'est du foutage de gueule (parce que le journal l'Equipe a demandé que Lloris soit capitaine alors Judas a choisi Lloris), un capitaine c'est celui qui remet de l'ordre, Deschamps c'était un putain de capitaine, Lloris a mon avis tout le monde se fout de sa gueule en commençant pas "grand frère".
Enfin bref, moi ils peuvent être champions d'Europe j'en aurai rien à branler et c'est bien la première fois. J'aime mon pays mais pas cette équipe de France !
L.
Pas grand chose à ajouter ! oui, il y a une chose qu'il ne pourra pas changer ,il sera à jamais Yoann Gourcuff il aurait un autre physique ,il est certain qu'il n'aurait pas subi autant de critique ,ni ne serait la cible de tous les regards ,oh ,il serait critiqué ,mais il n'intriguerait personne !
SupprimerLaeti ,merci ,tu as fait un petit effort sur les mots ,heu ... un peu hard (!lol ) Je t'en remercie ,je sais que dans ta colère ,tu te laisses aller !!! bisous !
Il fallait comprendre "solitaire" au lieu de "solidaire".
SupprimerOui Coco j'écris comme ça s'en réfléchir et les mots sortent bien souvent des vulgarités parce que je suis énervée et je le serais toujours quand on abordera ce sujet. J'arrive pas à digerer à passer à autre chose, alors je viens ici, je me lâche ça va mieux. Les commentaires des autres me font du bien aussi. On partage notre douleur en quelque sorte.
Je m'excuse d'avance si ma "façon de parler" gène car je peux le comprendre. Moi je viens d'une région sans vouloir caricaturer où les gens sont disons un peu trop volubiles, vous savez chez nous "putain" c'est la virgule et "enculé" le point mdr.
L.
J'ai oublié je te remercie de ne pas me censurer lol.
SupprimerBisous à toi.
L.
Coco, dans "on refait le monde " du 07.06.12 sur rtl.fr à la 13 minutes à peu près ils parlent de Yoann et de RIbery et pour une fois un journaliste, J.C BUISSON défend Yoann et il dit que ribery et benzema ont fait le ménage en EDF et Joseph Macé Scaron analyse ce qui s'est passé et ce qui risque de se passé.
RépondreSupprimerc'était très intéressant et pour une fois Yoann n'y est pas le vilain canard solitaire responsable de ce qui lui arrive.
LC
j'avais pas lu ton com ,mais je viens de le mettre !lol) mais je te remercie d'être à l'affût d'infos intéressantes car ça aurait été dommage de louper ça !!!
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