Mais qu'arrive-t-il à Lyon?

Par Mehdi OUMELLAL
De Football.fr

Défaits sur la pelouse de Sochaux (2-1), ce dimanche, lors de la 13e journée de Ligue 1, les Lyonnais ont enregistré leur quatrième revers consécutif à l'extérieur en championnat, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 2000. Nombre d'observateurs auraient parié que cette saison était celle de la rédemption après trois exercices vierges de tout titre. Il faudra peut-être patienter encore quelque temps. Les méformes de Yoann Gourcuff, Aly Cissokho ou Cris, peuvent être des éléments pour expliquer les fragilités actuelles de l'OL.

Certes, Michel Bastos et Dejan Lovren, titulaires indéboulonables, étaient absents face à Sochaux. Certes, Lisandro, le buteur attitré du club, brille par son absence. Certes, la rencontre face au Real Madrid, mercredi, en Ligue des champions a pu peser dans la balance. Mais ces problèmes sont les même pour tout le monde. "Pour nous, la répétition des matches, avec le même groupe, a été difficile", a tenté de se justifier Rémi Garde sur le site du club. Mais si l'OL continue à se cacher derrière l'accumulation des matches, il filera tout droit à sa perte. Lors de la domination lyonnaise sur le championnat dans les années 2000, cette alternance championnat-Ligue des champions ne posait pas de soucis à Gérard Houiller, Paul Le Guen ou Alain Perrin. L'effectif actuel est inférieur en qualité à celui de la période faste des Gones, mais sans recrutement majeur à l'intersaison, Jean-Michel Aulas s'est lui-même tiré une balle dans le pied. Car la réduction assumée du groupe à 22 professionnels amène inévitablement ce genre de problèmes.

Cris et Cissokho en perdition

De même, les interrogations que suscite le niveau de Yoann Gourcuff, de retour de blessure, tardent à se dissiper. Titularisé lors des quatre dernières levées, l'ancien Bordelais manque de vivacité dans l'exécution de ses gestes et ses passes lumineuses restent pour le moment trop rares. Toutefois, l'accumulation des matches devrait lui permettre de retrouver un niveau plus en adéquation avec son potentiel. Reste encore à digérer la non-sélection avec les Bleus pour les matches amicaux face à la Belgique et les États-Unis. Le bilan d'Aly Cissokho, buteur contre son camp, dimanche, face à Sochaux (2-1), puis à l'origine du second but sochalien sur penalty, n'est franchement pas plus glorieux. Le latéral gauche confirme peu à peu que sa saison avec Porto en 2008-2009 n'était en réalité qu'un leurre. "C'est l'apprentissage. Il faut continuer à progresser. Il reste encore beaucoup de matches. La saison est encore longue", déclarait-il après la rencontre. A 15 millions d'euros l'apprentissage, cela fait cher (il avait été recruté à ce prix par l'OL en 2009).

Déjà, la saison passée, le joueur formé à Gueugnon s'attirait les foudres de Claude Puel qui lui reprochait son alignement approximatif. Son entame d'exercice laissait penser que l'été lui avait permis de faire du tri dans ses fioritures. Il ne l'aura pas prouvé dimanche en tout cas. Son compère de la défense, Cris, a également vécu un véritable naufrage à Sochaux. Auteur de deux énormes bourdes juste avant la pause, il pourra remercier Lloris qui s'est à chaque fois déployé pour éviter la catastrophe. Pour son plus mauvais match de la saison, le Brésilien a laissé sa matraque et son sifflet au vestiaire. Une nouvelle fois, Lyon a encaissé deux nouveaux buts sur phases arrêtées, ce qui porte à 54% le nombre de buts pris dans ce domaine.

Un OL trop offensif?

En attendant, se pose la question des quatre défaites enregistrées lors des quatre dernières sorties. Si celles concédées face au PSG (2-0) et Lille (3-1), peuvent être logiquement expliquées, les deux revers subis face à Caen (1-0) et Sochaux (2-1) le peuvent moins. La philosophie de jeu de Rémi Garde est-elle trop offensive? Malgré un exercice mitigé l'an dernier, le 4-2-3-1 maison employé par Claude Puel avait fait ses preuves loin de Gerland avec un bilan de onze matches sans défaite pour sept revers. Dans un système au bloc regroupé et très bas, l'OL pouvait se permettre d'être dominé sans pour autant faiblir. Et les offensives se mettaient rapidement en exécution.

Cette saison, quand l'adversaire place une attaque, c'est panique à bord. Gonalons, moins bien physiquement face à Sochaux, s'est plusieurs fois retrouvé seul face au duo Anin-Nogueira, ce qui obligeait Lacazette et Briand à redescendre très bas pour donner un coup de main. Conséquence, un Bafé Gomis, maintes fois signalé en position de hors-jeu, trop esseulé, qui ne misait que sur les longs ballons pour apporter le danger. Les supporters des Gones espéreront que le retour de Lisandro, prévu après la trêve internationale, remobilisera les troupes. Celui qui a plus donné de travail à ses kinés qu'aux défenses de Ligue 1 cette saison est attendu comme le détonateur qui permettra aux Lyonnais de se remettre sur les bons rails.