Comme un super-héros , Yoann Gourcuff n'a pas choisi le don qui est en lui. Comme un super-Héros , Yoann Gourcuff ne s'appartient pas , ne maîtrise pas son pouvoir et le vit parfois comme une malédiction.
Tel un héros mythologique condamné par une injustice divine , il attire une lumière qu'il redoute et fuit.
Peut-être aimerait-il être un joueur , juste un joueur. Mais il est davantage que cela, charriant sur ses épaules tous les paradoxes de son sport.
Joueur,sans doute pas de trempe de Zidane ,mais rare et magnifique , il l'est. Il faut l'aimer pour cela, car aimer Gourcuff , c'est aimer le football.
C'est aussi un actif ,au sens financier du terme : il est censé produire des revenus pour son employeur, à savoir l'Olympique Lyonnais , qui compte sur son image.
C'est donc une image,une marque , un produit.Il prend beaucoup de parts de marché et cela attise les jalousies et les acidités gastriques. Le voici donc, lui qui reste sur une année très moyenne , érigé en modèle , en exemple , en ami de la famille, en séducteur du genre du genre humain.Il passerait presque pour une exception culturelle , ce qui est fatalement insupportable pour les autres. Et insupportable pour lui.
Car ainsi va le destin des super-héros : même adulés , ils restent différents et donc exclus . Leur vie est
contrôlée par les forces de l'univers et finit toujours par leur échapper. Jusqu'à ce qu'ils acceptent et assument ce qu'ils sont .A cet instant , alors ,ils n'ont plus peur de mal faire ,de déranger. Et plus rien ne peut leur arriver.
Fabrice Jouhaud (l'équipe du 8/2/11)
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