Un match moyen, où affleurent des progrès dans une période de méforme: la prestation de Yoann Gourcuff face au Brésil (1-0) mercredi n'a balayé ni les doutes ni les espoirs qui s'attachent au meneur de jeu, soutenu par Laurent Blanc et victime de sifflets du Stade de France.
L'histoire aurait été différente si dès la 8e minute, Karim Benzema avait converti la subtile déviation de Gourcuff en passe décisive, mais le Madrilène croisait trop sa frappe. Le N.8, positionné en meneur de jeu dans un 4-2-3-1, effectuait ainsi un bon début ensuite terni par un déchet conséquent sous forme de passes facilement interceptées par l'adversaire, erreurs que Mvila se voyait contraint de rattraper, de manière plus ou moins licite.
Mais 'Yo' a aussi tenté beaucoup de choses, s'est rendu disponible et avide de ballons, a travaillé défensivement, enfilant le bleu de chauffe en reculant sur le terrain. Du mieux, mais toujours pas le meilleur Yoann Gourcuff non plus, celui de la saison 2008-09 avec Bordeaux.
Lui-même a déjà exprimé un jugement sans concession sur sa saison jusqu'à présent: "J'attendais plus de moi, a-t-il avoué dans Sud-Ouest récemment. Je suis déçu et frustré parce que je peux faire mieux. Il n'y a pas de continuité dans mes performances. Quand j'ai réussi des choses intéressantes cet automne, derrière je n'ai jamais réussi à enchaîner".
Dimanche dernier en championnat (0-0 contre Bordeaux), il est revenu à un niveau en progression par rapport aux attentes placées en lui. Et chez les Bleus, il est depuis la prise de fonctions de Blanc légèrement plus satisfaisant qu'à Lyon: il a marqué deux buts contre la Roumanie et le Luxembourg en qualifications à l'Euro-2012 et livré un bon match en Angleterre.
"Disponible" mais "doit faire beaucoup plus"La différence entre Bleus et OL, c'est que les deux entraîneurs "cultivent une philosophie de football différente", selon le joueur, qui a admis que la sienne s'approchait "de très près" de celle de Laurent Blanc. Une pierre dans le jardin de Claude Puel.
La différence, c'est qu'il apparaît plus libéré en Bleu qu'en Gone, plus entreprenant, plus rayonnant. Sans doute aussi parce qu'il demeure le protégé de Blanc, même si ce dernier se défend d'avoir un chouchou. Son ex-entraîneur girondin lui maintient mordicus sa confiance en attendant, indulgent, que son talent réémerge: "Ce n'est qu'un problème mental, avait-il assuré à l'annonce de la liste. Il n'a pas perdu ses qualités physiques et techniques mais il doit aussi se remettre en question. Mais c'est un garçon intelligent, il arrivera à le faire."
Le sélectionneur a porté un regard nuancé sur la production du joueur contre le Brésil: "Sa performance m'a plu. Il a peut-être raté des choses. Le niveau qui était le sien ne va pas revenir comme un coup de baguette magique mais je l'ai trouvé dans le tempo de l'équipe. Il doit faire beaucoup plus, il en est capable, mais il s'est rendu disponible, il a été au diapason de l'équipe".
C'est peut-être là aussi, en creux, que le bât blesse: Gourcuff est précisément un joueur dont le potentiel est censé transcender une équipe, et non se mettre à son diapason...Le Lyonnais a une place acquise dans le groupe France, pas forcément dans le onze de départ : Nasri, forfait mercredi sur blessure, voire Diaby ou l'Arlésienne Ribéry, peuvent le concurrencer au poste de meneur de jeu, qu'il soit axial ou décalé.(afp )(fifa.com)