L’unanimité contre lui

Exilé à un poste de milieu gauche qui n’est pas le sien, Yoann Gourcuff a traversé la rencontre face à l’Uruguay comme une âme en peine.

La dernière titularisation de Yoann Gourcuff en équipe de France remontait au 27 mai 2012 face à l’Islande (3-2). 13 mois plus tard, la prestation livrée par le fils de Christian Gourcuff sur le pré du Centenario de Montevideo, face à l'Uruguay (1-0), a rappelé le meneur de jeu, que l’on a souvent traité de l’ultime superlatif auquel aucun milieu français talentueux n’échappe -celui de Nouveau Zidande- au meilleur souvenir de ses détracteurs. « Nouveau Zidane », une comparaison, plutôt une malédiction dont Gourcuff semble plus que jamais faire les frais. Son renouvellement, sa nouvelle éclosion à l'orée de l'été n'aura pas lieu. Rien d'étonnant avec un printemps pareil.

A gauche comme à Lyon

Le milieu offensif, positionné sur le côté gauche comme à Lyon, est mal entré dans son match, et n'y est jamais entré du tout. Etait-il crispé par cet énième retour en Bleu, récompensant une bonne fin de saison à l'OL ? D'erreurs techniques, étranges venant de lui, en mauvais choix, Gourcuff a quasiment tout fait de travers. Remplacé par Lacazette (58e), auteur de quelques gestes de classe et qui a bien percuté sur son côté droit contrairement à l’ancien bordelais.



"Je ne vais pas entrer dans les analyses individuelles, a balayé Didier Deschamps à l’issue du match. Comme dans tous les matches, il y en a qui sont mieux et d'autres moins bien. Il fait partie d'un collectif dans un rôle qui n'était pas idéal pour lui." Il n’empêche, en l’absence de Franck Ribéry, laissé au repos, et de Samir Nasri, forfait mais qui aurait pu occuper ce poste, Gourcuff avait l’occasion de marquer des points. Il ne l’a pas fait. Loin s’en faut. 

L’unanimité contre lui

Après avoir abusé de la confiance de différents sélectionneurs qui vu son potentiel, ont rêvé de le relancer (Domenech, Blanc et désormais Deschamps) Gourcuff semble enfin faire l’unanimité… contre lui. Passes manquées, manque de lucidité et de disponibilité : Gourcuff n’a pas du tout pesé sur la rencontre. « J’arrive à trouver des repères et des sensations au fil des matchs, mais je reste persuadé que là où j’ai le plus d’influence et là ou mes qualités ressortent le mieux, c’est dans une position axiale. C’est une certitude pour moi. Je n’ai pas de qualités de percussions, pour aller fixer le latéral adverse et déborder, je ne joue pas comme un ailier, je ne sais pas faire ça… ». Gourcuff veut jouer dans l’axe, mais il ne peut concurrencer Valbuena à ce poste.

Même sa position à Lyon est désormais fragilisée. Capable d’éclairs de brillance épars, il n’a jamais illuminé une saison entière. Et un intermittent du spectacle à 500.000 euros par mois, le club de Jean-Michel Aulas ne peut le tolérer longtemps. Le cacique rhodanien, qui fait la pluie et le beau temps dans son club, va devoir se mouiller cet été en poussant gentiment le joueur formé à Rennes dehors. Cette fois, Gourcuff ne s’en tirera pas en laissant passer l’orage.(goal.com)

Trémoulinas : «Retrouver des repères»

Interrogé sur son association avec Yoann Gourcuff dans le couloir gauche, mercredi soir face à l’Uruguay (0-1), Benoît Trémoulinas a reconnu que cela avait été «un peu difficile en début de match». «Il fallait retrouver des automatismes, a-t-il souligné après le match. Après, ça s’est mieux passé. Quand Payet est passé à gauche aussi». Titularisé pour la première fois de sa carrière en équipe de France, le latéral gauche a estimé, à titre personnel, qu’il avait fait «plutôt une bonne première période» avant «de pécher physiquement en seconde». «Je suis beaucoup moins monté. J’ai tenté d’apporter quelque chose en plus, mais derrière, il fallait revenir».