- Gourcuff : « Je ne ferme la porte à rien du tout »
Match amical. Uruguay - France (ce soir, 21h). Le milieu de terrain de Lyon revient aux affaires avec les Bleus. Même si c’est à un poste différent, c’est l’occasion de briller de nouveau.
Montevideo. De notre envoyé spécial
Vous allez évoluer contre
l’Uruguay sur le côté gauche...
Comme ces deux derniers mois à Lyon. À 27 ans je découvre un nouveau poste ! J’ai joué milieu côté droit ou axial à Rennes, un peu axial gauche à Milan, dans un milieu à trois... Je suis étonné, car j’arrive à peu près à prendre du plaisir dans un poste qui n’est pas le mien. C’est bien d’être polyvalent pour dépanner, mais je n’ai pas d’avenir à ce poste- là. Certes, j’ai des repères et des sensations au fil des matches, mais je reste persuadé que là où j’ai le plus d’influence et où mes qualités ressortent le mieux, c’est dans une position axiale. Je n’ai pas de qualités de percussion pour aller fixer le latéral adverse et déborder. Je ne joue pas comme un ailier, je ne sais pas faire ça. Alors, j’essaie d’être malin, de me mettre dans les intervalles...
Benoit Trémoulinas sera derrière
vous, ça peut vous rassurer ?
Oui ! J’ai joué deux ans à Bordeaux, avec lui, il y avait une bonne compli- cité entre nous. Cela peut me permettre de combiner plus facilement. Dans une position axiale, on a plus d’influence sur le jeu. J’ai besoin de toucher pas mal de ballons, de bouger, d’être actif pour avoir de la confiance et tenter des choses. On a une plus grande liberté d’expression et on est plus concentré dans l’axe. La difficulté du poste, c’est quand tout se passe de l’autre côté : on ne touche pas le ballon parfois pendant 10 minutes et quand ça arrive enfin d’un coup, on n’est plus complète- ment sensibilisé et c’est le duel, tout de suite, ce n’est pas facile.
Il y a un an, au Touquet, vous quittiez les Bleus juste avant l’Euro. En gardez-vous une certaine amertume ?
Non, j’étais déçu mais pas fâché. Je ne l’ai pas du tout mal pris, Une nouvelle génération arrive aussi. Il n’y a pas beaucoup de joueurs pré- sents ici, à Montevideo, qui étaient là quand j’ai débuté. Quand je suis arri- vé en 2008, il y avait un groupe avec beaucoup de joueurs expérimentés (Henry, Gallas, Malouda...), et très peu de changements. C’était plus in- timidant qu’aujourd’hui...
Vous attendiez-vous à revenir
en cette fin de saison ?
Pas mal de personnes de mon entourage me le prédisaient. C’est en en- chaînant les matches que les performances reviennent et qu’on redevient sélectionnable. Il faut profiter du moment, l’équipe de France n’appartient à personne. J’ai joué seulement 23 matches cette saison, tout compris, à cause de blessures, mais j’ai beau- coup bossé pour revenir. C’est moins fatigant de jouer tout le temps que d’être blessé et de devoir travailler
pour retrouver le rythme. On est obligé de mettre les bouchées doubles. Rien ne remplace la compétition, on a beau s’entraîner sérieusement. L’in- tensité du match, c’est la vérité. En match, on est capable de se surpas- ser physiquement. Plus qu’à l’entraînement. Je dois encore accumuler les temps de jeu, démarrer un maximum de matches. Je ne suis pas encore revenu au top, mais c’est pas mal. Cela sera de mieux en mieux.
Et toujours avec Lyon ? - Pour l’instant, ça n’a pas trop bougé pour moi. J’ai encore deux ans de contrat, on discutera tranquillement. Si des clubs sont intéressés et intéressants, je ne ferme la porte à rien du tout. Mais il faut que tout le monde soit d’accord. J’ai une certaine idée du football, de la philosophie de jeu, je sais dans quelles conditions je peux m’épanouir ou non. C’est ce qui prime, même s’il y a un aspect économique qui entre en jeu. Il faut
voir le projet sportif, si on compte sur moi, les moyens qu’on se donne pour réussir... Des idées bien claires, qui ne changent pas après une défaite. Les entraîneurs ont tellement de pression sur le dos, qu’ils sont obnubilés par le résultat et oublient les moyens pour y arriver. En Ligue 1, on ne se détache pas assez du résultat. On essaie d’être solide défensivement, de ne pas prendre de but surtout, et puis quand on récupère le ballon on doit vite « gicler » en contre... On est constamment dans le duel, les « un contre un ». Alors que les Barcelonais, par exemple, évitent les duels, essaient de se déplacer dans les intervalles, font preuve de patience en redoublant les passes, utilisent toute la largeur du terrain. Pour moi c’est ça, le foot.
Recueilli par
Jérôme BERGOT"Je suis étonné car j'arrive à peu près à prendre du plaisir dans un poste qui n'est pas le mien. C'est bien d'être polyvalent pour dépanner, mais je n'ai pas d'avenir à ce poste-là. Certes j'ai des repères et des sensations au fil des matchs, mais je reste persuadé que là où mes qualités ressortent le mieux, c'est dans une position axiale. Je n'ai pas les qualités de percussions pour aller fixer le latéral adverses et déborder. Je ne joue pas comme un ailier, je ne sais pas faire ça. Alors j'essaie d'être malin, de me mettre dans les intervalles.
C'est en enchaînant les matchs que les performances reviennent et qu'on redevient sélectionnable, il faut profiter du moment, l'équipe de France n'appartient à personne. J'ai joué seulement 23 matchs cette saison, tout compris à cause des blessures, mais j'ai beaucoup bossé pour revenir. C'est moins fatiguant de jouer tout le temps que d'être blessé et de devoir travailler pour revenir, pour retrouver le rythme. On est obligé de mettre les bouchées doubles. Rien ne remplace la compétition, on a beau s'entraîner sérieusement. L'intensité du match c'est la vérité......Je ne suis pas encore revenu au top, mais c'est pas mal. Ce sera de mieux en mieux.
Question :toujours à Lyon ?
Pour l'instant ça n'a pas trop bougé pour moi. J'ai encore deux ans de contrat, on discutera tranquillement. Si des clubs sont intéressés et intéressants je ne ferme la porte à rien du tout. Mais il faut que tout le monde soit d'accord. J'ai une certaine idée du football de la philosophie de jeu,je sais dans quelles conditions je peux m'épanouir ou non. C'est ce qui prime , même s'il y a un aspect économique qui entre en jeu. Il faut voir le projet sportif, si on compte sur moi, les moyens qu'on se donne pour réussir...Des idées biens claires, qui ne changent pas après une défaite. Les entraîneurs on tellement de pression sur le dos , qu'ils sont obnubilés par le résultat et oublient les moyens pour y arriver. En ligue 1 , on ne se détache pas assez du résultat. On essaie d'être solide défensivement, de ne pas prendre de but surtout, et puis quand on récupère le ballon on doit vite "gicler" en contre... On est constamment dans le duel, les "uns contre un". Alors que les Barcelonnais , par exemple, évitent les duels, essaient de se déplacer dans les intervalles, font preuve de patience en redoublant les passes, utilisent toute la largeur du terrain. pour moi c'est ça le foot."
Extrait d'Ouest france. si qq'un l'a en entier ...........merci ,il y a quelques messages subliminaux dans ce qu'il dit ,il répond clairement, il y a longtemps qu'il l'a pas fait ........ merci à E et Flo !
E un plus bas a proposé en format PDF.MC
RépondreSupprimerJe suis très contente qu'il ait donné cette interview. V.
RépondreSupprimerMerci de transmettre cette interview hyper intéréssante pour Yoann le sportif prime. Il a le courage de ses convictions. Yoann si je pouvais lui donner un conseil c'est de continuer
RépondreSupprimerà parler. Il est très intéréssant. R.
le scan de l'interview:
RépondreSupprimerhttp://chupeeyoyo.tumblr.com/post/52220194059/ouest-france-05-06-2013
interview très intéressante. Il sait faire passer des messages avec beaucoup d'intelligence et de subtilité. A
RépondreSupprimerIl faut faire circuler au maximum cette interview. Il dit des choses très très intéressantes. Lui, il parle peu, mais quand il parle, il y a du sens. Ce mec est vraiment intelligent et il ne cède pas sur sa vision du foot. Courageux, lucide... décidemment il n'a rein à faire dans le foot français. CP
RépondreSupprimer