C’est encore au milieu que les chuchotements se font les plus persistants. Ils n’en finissent plus de ramener la chronique lyonnaise au grand mystère de cette première moitié de saison : Yoann Gourcuff. Si l’ex enfant chéri du foot français a rassuré en grande partie sur sa faculté à retrouver ce volume et cette finesse technique que l’on croyait perdus, il n’a toujours pas trouvé sa place dans le jeu lyonnais. La faute à cet isolement rappelé la semaine dernière à l’Abbé-Deschamps le temps d’une célébration sur le premier but de Lisandro lorsque toute l’équipe est venue sauter dans les bras de l’autre absent du jour, Bafé Gomis, sans que Gourcuff y prenne part. La faute surtout à ce jeu d’un meneur qui cherche encore trop souvent à se rassurer dans ses prises de balle, quitte à oublier que les déplacements de Bastos ou Briand appellent un jeu plus direct, en première intention. C’est ce qu’a précisément compris Ederson, sollicitant les passes redoublées et créant les intervalles qui mettent le jeu lyonnais en mouvement. Façon de rappeler qu’en cas de nouvelle titularisation du Brésilien, l’idée d’un départ à moindres frais de Gourcuff pourrait bien prendre de l’ampleur. Garde peut bien affirmer qu’il a dans l’idée de replacer Yoann en Pirlo – à la façon d’un relayeur placé un cran en-dessous –, pas sûr que cela corresponde aux intérêts du joueur. Ni à ceux d’un club en quête d’argent frais, d'ailleurs.
Un Licha et un Bafé
Reste que l’avenir du jeu lyonnais n’est pas réductible au seul mystère Gourcuff. Il concerne aussi la question du système que doit encore trouver Rémi Garde. Et là, c’est devant que l’affaire promet de se régler. Les retours gagnants de Lisandro et Bastos la semaine dernière (trois buts et une passe décisive à eux deux) ont rappelé qu’il valait mieux jouer avec des types providentiels que sans. Encore faut-il savoir comment. Le début de saison avait consacré le 4-4-2 dans lequel Licha s’en donnait à cœur joie avec son Bafé de pivot. Avec les retours des meneurs dans la place, Garde a ressorti le 4-5-1 – ce 4-3-3 historique qui ne dit pas son nom – qui reste à ce jour la formule la plus convaincante au moment de retrouver une certaine idée de jeu à la lyonnaise. On a beau savoir que les joueurs se foutent bien de ce genre de considérations esthétiques, c’est aussi à travers les choix de ce type que se dessine une certaine idée de l’avenir lyonnais. Entre continuer à jouer au jour le jour ou bien voir au-delà en prenant le temps de se construire une identité de jeu – les automatismes et le onze-type qui vont avec. Pour ça, on ne contestera pas le choix de JMA d’occuper sa place en présidentielle aujourd’hui plutôt qu’hier. Ne serait-ce que pour voir se jouer une bonne part de l’avenir des hommes.
Serge Rezza
http://www.sofoot.com/lyon-c-est-aujourd-hui-demain-150508.html
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