L'OL sous pression

 

La vie d'entraîneur n'est pas simple. Ce n'est pas un scoop, mais ce quotidien exaltant et pesant à la fois penche tout de même souvent dans le mauvais sens de cette constante balance.

Gérer le quotidien, se concentrer sur le travail sans se préoccuper des considérations extra-sportives des joueurs ou de leur comportement sur et hors du terrain, font partie du métier et encore, mais parfois trop de toute façon. Si dans le staff, c'est le kiné ou les docteurs qui tiennent le rôle du confident, l'entraîneur tranche, explique et doit se justifier également auprès de ses dirigeants, dont le premier est comme son nom l'indique le Président, de plus en plus sur les nerfs et de plus en plus guidé par un interventionnisme accru auprès du secteur sportif.

Hier soir et en fait depuis avant-hier, Rémi Garde l'entraîneur de l'Olympique Lyonnais a été bousculé en interne et par certains médias pour ses choix avant d'aborder un match crucial en Croatie et poursuivre l'aventure en Europa League. Son Président n'a pas trop digéré le fait que le coach ait laissé dans le Rhône une armada de titulaires pour emmener une classe biberon aussi talentueuse soit elle, encadrée par des blessés sur le retour, alors que Jean-Michel Aulas aurait préféré porter l'estocade à Rijeka et du même coup voir ses chances d'aller plus loin dans cette compétition augmenter, en cas de succès dans ce stade champêtre et face à une équipe d'une qualité moyenne. Peu confiant avant le match, malgré nos signes de la main rassurants alors qu'il était en tribune et nous sur la pelouse, ses grimaces se sont transformées, après le résultat nul acquis par ses troupes, en une bonne gueulante surtout en apprenant la victoire de Séville dans le temps additionnel face à Guimaraes qui condamne les Gones à gagner leurs deux prochains matchs, face donc au Betis à Gerland et aux Portugais à l'extérieur début décembre.
Outre un vestiaire très tendu et partagé entre des jeunes de qualité donc, mais dont certains n'ont qu'une vague idée du professionnalisme et d'une base minimum d'éducation, et des joueurs expérimentés habitués aux efforts et aux succès, Rémi Garde doit faire face, cerise sur le gâteau, à deux problèmes avant d'aller dimanche jouer le derby. Le premier sera de choisir quelle 2cv il emmènera dans le Forez, référence faite aux déclarations maladroites et porte poisse du Co-Président des Verts Roland Romeyer la saison passée qui avait opposé la 2cv Vercoutre et la Ferrari Ruffier, pour parler des deux gardiens de but qui étaient ce soir-là, face à face. Depuis, le jeune et loin d'être ridicule, Lopes qui a remplacé Vercoutre blessé s'est lui-même gravement blessé et il sera donc remplacé par un copain de sa génération, Mathieu Gorgelin qui face à Guingamp et en Croatie a été "propre", ou alors et Rémi Garde tranchera avec Joël Bats (la 2 cv), Vercoutre sortira du garage avec sa plus grande expérience mais son manque de compétition certain à part un match, moyen d'ailleurs, en CFA. Remi Garde qui comme Vercoutre a connu dans sa carrière la trop fameuse blessure des croisés pense que Vercoutre avec une semaine d'entraînement ne pourra pas s'empêcher, même galvanisé par l'enjeu et l'envie, d'avoir peur et d'être à l'écoute constante de son corps à chaque effort dans un match si particulier. Il est dans le groupe.
Deuxième problème. Le cas Gourcuff.Le Breton qui a eu la gentillesse de s'arrêter  au micro de W9, seulement là d'ailleurs, après son match et son retour de blessure, a fait un match honnête. Cependant dans le vestiaire, ce sentiment n'était pas partagé par tout le monde.Yoann Gourcuff a reçu les reproches d'avoir, comme d'habitude depuis son arrivée dans le Rhône, avalé certes les kilomètres, mais trop souvent tourné vers l'arrière. Gourcuff se défend toujours par une débauche d'énergie qui n'est plus un alibi suffisant à l'OL pour en faire un joueur qu'on a envie de comprendre et d'entourer. Certains lui promettent même une suite très hypothétique d'une carrière de haut niveau. Son comportement dans le groupe agace ce qui n'est pas nouveau mais ce qui l'est, c'est qu'on a le sentiment que c'est un vrai poids pour ce club et pour ses partenaires, quoiqu'il fasse. Sa manière de faire semblant de ne pas entendre le chargé de communication de l'OL qui l'invitait, après nous, à répondre à BeIN Sport a été, c'est vrai, choquante. Tête basse, le joueur n’a même pas fait cas de la demande polie et répétée de ce membre du club, de son club, ne se retournant pas. Pas un geste, pas un mot. Spectaculaire.
Lyon est donc sous tension. Cela n'est pas suffisant pour en faire une victime certaine dimanche soir chez son meilleur ennemi. La preuve ? Beaucoup d'anciens Lyonnais ou d'actuels d'ailleurs, ont l'espoir d'un résultat positif à Saint-Étienne dimanche avec un groupe différent et plus musclé, car pour eux à chaque derby je cite "Les Verts se chient dessus..."

Dimanche soir à 23 heures, on saura qui aura le plus besoin de papier toilette.

Par Denis Balbir | Yahoo Foot

 http://www.6play.fr/#/w9/100-foot/11324702-emission-du-07-novembre

 Lien vers l'émission 100%foot ,à 26mn Roche et Coupet parle de Yo et ITW de YO