1. Anthony Lopes : cinquième match de la saison, cinquième Rank. Est-ce que ça suffira à consoler le gardien made in Givors ? On pense que oui. En tout cas, il n’aura rien à se reprocher, impeccable devant Ibrahimovic (3ème), autoritaire devant Ménez (23ème) et hyper classe devant Pastore (66ème). Et s’il y a quelques fautifs sur le but parisien, il n’est pas sur la liste. Mais son rayonnement va au-delà de ses réflexes : Lopes rassure sa défense. Il ne faut peut-être pas chercher plus loin la transformation de Koné ou la confiance (excessive ?) retrouvée d’un Dabo qui s’en va tenter dribbles et frappes impossibles. Lopes multiplie les miracles. Et pas des moindres.
2. Samuel Umtiti : depuis son retour dans l’axe, on craignait d’avoir perdu sa trace. Celle qu’il laissait à intervalles réguliers dans le Rank, au titre officiel de rookie de l’année et, plus officieusement, de défenseur dont l’expérience semble inversement proportionnelle à son âge. Sans doute trop occupé à ne pas ramener à la surface cette théorie qui veut qu’un défenseur ne sombre jamais autant que lorsqu’il se retrouve associé à Bako. Du coup, on en est arrivé à se demander s’il n’était pas en train de façonner ce grand défenseur classe et délié qui couvait parfois sous les erreurs du Général. Comme si après avoir enterré la concurrence, le Fossoyeur de Ménival avait compris qu’il fallait soulager une âme en perdition pour enfin consolider cette place, la seule qu’il ait jamais souhaitée, celle de meilleur défenseur du monde. Où un dégagement peut être à la fois sauvetage décisif et relance nickel pour les siens. Où rien ne semble venir à bout de sa sérénité, pas même un milieu en délicatesse. Où il faut arracher son titre à Thiago Silva. Surtout quand il n’est pas sur le terrain.
3. Yoann Gourcuff : « Un joueur plus plaisant qu’utile. » A dire vrai, Gourcuff n’a jamais été aussi près d’incarner le nouveau Zidane depuis cette sentence envoyée en son temps à ZZ par l’Avvocato Agnelli. Car depuis qu’il occupe ce couloir gauche limite à l’abandon depuis le départ de Bastos, Gourcuff rappelle vraiment quelque chose du second Zidane, celui de la période galactique. Un joueur trop classieux pour se livrer à l’exercice des coursiers qui squattent habituellement le long de la ligne de touche. Mais un joueur suffisamment consciencieux pour faire sa part de boulot, jusqu’à l’excès et la faute qui va avec. En vrai, on aurait aimé que les caméras de Douglas Gordon et Philippe Parreno reprennent le travail avec Gourcuff là où elles avaient laissé Zidane. Dans ces gestes de grand fauve, félin dès qu’il faut toucher la balle, qui pèsent chaque geste au gramme près, prenant soin au passage de ravir la galerie parce que ce soir, c’est gala. Yoyo ne sera jamais le Zizou du futur. Mais il ressemble de plus en plus à Zidane quand il regardait déjà son passé.
4. Bakary Koné : « Même Messi n’est pas à 100 % tout le temps. » Au moment de sortir la tête du banc, c’était la seule défense que pouvait encore tenter le Général pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Parce qu’en vrai, on avait tous compris – et peut-être lui le premier – qu’il faisait partie d’une autre catégorie de joueurs, de ceux qui ont besoin d’être au-delà des 100 % requis pour exister. Valbuena a construit sa carrière sur cette réalité. Bako n’en a pas encore saisi toute l’ampleur : la preuve, il se laisse encore embarquer sur le but, pris entre la nécessité de couvrir Ménez et celle de ne pas ouvrir la voie à Thiago Motta. Et comme le mouvement a déjà un avant-goût d’histoire, pour le titre qu’il ramène à la Capitale, on aura vite fait d’oublier le reste de la prestation du Burkinabé : le tacle glissé décisif qui ferme la ligne entre Ménez et Ibra (44ème), les centres en retrait renvoyés au loin, la tête qui domine son sujet. D’accord, ce n’est pas du 100 %, mais 90 % des attaques parisiennes qui finissent par s’échouer sur lui (source : Opta-peu-près), c’est l’air de rien un premier score de Général au pouvoir.
5. Yassine Benzia : on ne l’attendait pas d’entrée, à un poste qui n’est pas le sien et où il n’avait guère brillé à Nancy. Pourtant, Benzia a tout de suite fait ce qu’il fallait, et même un petit peu plus, toujours dispo sur son aile droite, propre et collectif. Surtout, Benzia a su faire ce que Lacazette, peut-être trop discipliné, n’ose pas assez : rentrer dans l’axe pour apporter le surnombre et perturber la défense adverse. C’est dans cette position qu’il enverra une mine péniblement sorti du pied par Douchez (12ème). Sa réputation de dilettante aura, ce soir-là au moins, souffert de ses replis défensifs courageux et intelligent. Dans une équipe trop lisse, c’est même lui qui ira chercher, en vain, le deuxième carton de Thiago Motta, après avoir provoqué le premier (42ème). On dit souvent que Benzia est un sale gosse. Mais tant qu’il fait chier les autres.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza(sofoot blog)
C'est certainement la plus belle définition de son match de dimanche.
RépondreSupprimerDimanche c'était Yo La classe !
L.
Commentaire ridicule sur YG qu'est-ce que cela veut dire : un joueur plus plaisant qu'utile ! il ressemble de plus en plus à Zidane quand il regardait déjà son passé !
RépondreSupprimerQuand on voit le travail et l'investissement de YG, c'est minable de se moquer ainsi de lui, de la considérer comme un joueur fini, dépassé. Ces journaleux sont pitoyables. P
Je suis d'accord avec Coco. Celui qui a écrit cet article apprécie le jeu de Yoann, le style de Yoann, l'élégance de Yoann. Il le dit d'une manière presque "littéraire", mais je le crois sincère.
SupprimerMH
non ,pour une fois je crois qu'il ne se moque pas,contrairement à des fois où il le descendait gratuitement ! Car effectivement même s'il n'a pas été décisif ,on a vu un Yoann de grande classe ds ses prises de balles ,il a retrouvé ses dribbles ,cette manière de conserver le ballon ,cette course altière . Je pense qu'en substance c'est ce qu'ils veulent dire ,ils choisissent un top 5 et Yoann est dedans .
RépondreSupprimerC'est un classement récurrent qui font après chaque match. Ils ne prennent que les joueurs dont ils ont aimé la prestation. Si ça n'avait pas été le cas pour Yo ils ne l'auraient pas cité.
RépondreSupprimerC'est au contraire un bel hommage c'est une façon de souligner sa performance d'artiste dimanche soir. Car oui dimanche soir il a plus fait le show qu'il a été utile (à prendre dans le sens décisif). C'est aussi ça Gourcuff, c'est ce qu'il était à Bordeaux. Le Gourcuff bourrin qui passe son temps à courir ou à défendre à la Lyon'style ça pue. Alors oui moi j'ai aimé sa performance de Zidane en fin de carrière (car Zidane en fin de carrière c'était du grand art...sa finale de ldc avec Madrid c'est un chef d’œuvre). Oui Yoann Gourcuff qui joue comme ça c'est beau c'est kiffant, c'est la preuve qu'il redevient enfin lui.
Il faut pas se limiter à prendre les phrases au premier degré ou voir à chaque fois le mal "P". Savoure ça ne durera peut être pas...
L.
Moi, je suis comme P, j'ai beaucoup de mal à trouver sympa pour Yoann ce type d'article. D'accord, il fait partie de leur Top 5, mais il y a toujours une remarque plus ou moins blessante, comme s'il leur était insupportable de ne dire que du bien de lui (ce qu'ils font pourtant sans problème pour d'autres joueurs). Ils ne peuvent pas, en ce moment, le démolir comme ils en ont pris l'habitude, mais cette hargne envers lui, ce besoin de dire, sans en avoir l'air,
RépondreSupprimerque Yoann est un joueur sur le déclin, un joueur sans avenir, montre bien à quel point son retour au meilleur niveau les contrarie parce qu'il les contredit! Et c'est plutôt bon signe, non? GM
C'est jamais évident de savoir si c'est du lard ou du cochon avec les gens de SoFoot qui aiment démontrer qu'ils savent écrire. En l'occurrence, d'accord avec L. et Coco, c'est plutôt des compliments, classieux, consciencieux, gestes de grand fauve... Mais cela ne les a pas empêchés de participer à la curée quand YG était blessé malgré leur soi-disant admiration du beau style... CP
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