Olivier DE LOS BUEIS
vendredi 14 janvier 2011 - 10h39
Yoann Gourcuff est de retour et tout Lyon souhaite que 2011 lui permette d'oublier une triste année 2010. Mais ce n'est pas en janvier qu'il faudra juger le meneur de jeu. C'est à partir de février qu'il est attendu.
Samedi, comme à chaque fois que Yoann Gourcuff croisera le chemin de son entraîneur de père, on ne parlera que de lui. Alors quoi d'étonnant de revenir une nouvelle fois sur cet affrontement familial si particulier ? Sauf que ces derniers temps, les performances de Yoann Gourcuff, plutôt moyennes en 2010 que ce soit à Bordeaux, chez les Bleus ou à Lyon, ont changé le ton des questions posées à son papa. Auparavant, on lui parlait technique, philosophie de jeu… Bref, les observateurs voulaient connaître les secrets de fabrication du talent du beau gosse du Morbihan. Désormais, on s'adresse plutôt à papa Gourcuff pour savoir ce qui cloche chez son fils depuis 2010, pourquoi Paolo Maldini l'a sévèrement taillé dans la presse et pourquoi il était visiblement à l'écart des autres chez les Bleus… Le 7 décembre dernier, Christian Gourcuff avait déjà répondu dans France-Football aux attaques contre son garçon, expliquant pourquoi son fils préférait ne pas répondre lui-même de peur de « péter les plombs ».
Gourcuff Junior fait vendre et les rumeurs le concernant se relaient à vitesse grand V sur le web comme dans les journaux : un conflit supposé avec Ribéry, une interview qui se passe mal et même sa vie privée. Tout y passe. Auparavant protégé par ses performances à Bordeaux et chez les Bleus, Gourcuff ne bénéficie plus, depuis l'écroulement de Bordeaux et le crash de Knysna, de la clémence du public et des médias. Son transfert record à Lyon accompagné de performances moyennes n'ont fait qu'ajouter de la pression sur ses épaules et ont apporté du grain à moudre à ses détracteurs. Fragile, « différent », discret, Gourcuff détonne. Mais ce que les vrais techniciens du football apprécient, ce n'est pas qu'il soit différent dans son comportement d'homme ou dans sa psychologie. Mais surtout qu'il le soit sur le terrain. Aujourd'hui, à l'heure où il retrouve le championnat, Yoann Gourcuff, qui a reçu de nombreux soutiens pendant les derniers mois, doit juste retrouver son jeu, ses dribbles chaloupés, ses frappes arrêtées et sa vision du jeu.
Face à Lorient, il ne faut pas s'attendre au meilleur de Yoann Gourcuff. Car Lyon est un club sérieux et Claude Puel sait que le mois de janvier est avant tout un échauffement pour la suite de la saison. Et la suite justement, ce sera le vrai moment de vérité. Un mois de février pantagruélique où Yoann Gourcuff, comme Michel Bastos, Lisandro Lopez, Jérémy Toulalan et Hugo Lloris, devront être au top de leur potentiel. Après avoir su revenir au classement fin 2010, l'OL entame une nouvelle saison et février sera déterminant pour aller chercher quelque chose en mai prochain. Et nul doute qu'un excellent Gourcuff permettrait aux Lyonnais de faire mieux en championnat comme en Ligue des Champions en 2011 qu'en 2010. Jean-Michel Aulas a d'ailleurs cassé sa tirelire en août dernier pour cela. Ce n'est donc pas après Lorient qu'il faudra juger Gourcuff. Mais en février où il devra montrer contre Bordeaux, Saint-Etienne, Lille et le Real Madrid qu'il est bien le grand joueur français de notre championnat. L'OL ne pourra en effet pas faire l'économie de son talent.(sport365)
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