Vingt-sept ans après, je m'apprête à retourner au Brésil. Je fais partie d'une génération qui a été beaucoup plus marquée par le Brésil de Pelé que par Mai 68. A une époque où les images étaient encore rares, les adolescents que nous étions rêvions devant ce Brésil 70. Un Brésil qui enchantait par son harmonie d'un football artistique, collectif et toute la culture qui l'entourait : le soleil, les plages, la musique, la fête… Toute cette joie de vivre que son football exprimait au travers de son équipe nationale mais aussi de ses clubs. Santos, Flamengo, Fluminense… Ces seuls noms évoquent encore des émotions. Même la tenue de la Seleçao était d'une harmonie et d'une classe incomparables et symbolisait tout ce que son football respirait.
Sur nos terrains vagues à nous ou sur notre plage de Douarnenez, nous étions « brésiliens ». Nous tentions les gestes techniques les plus improbables. Nous nous appelions Gerson, Rivelino, Tostao… Nous nous interdisions seulement d'emprunter le nom de Pelé, par respect pour son génie.Notre équipe de copains écumait les tournois de sixte du Finistère-Sud. Elle s'appelait Fluminense et j'avais réussi le tour de force de me procurer des maillots de la célèbre équipe carioca, histoire d'authentifier encore un peu plus notre « brésilitude ».
Les médias n'étaient pas encore ce qu'ils sont devenus, et il fallait scruter les informations et le Miroir du football, de François Thébaud, était pour nous une source précieuse qui alimentait notre rêve et notre enthousiasme pour ce paradis terrestre que représentait à nos yeux le Brésil.
Dans les années 1970, l'image idyllique de la Seleçao a été brouillée par l'exode des joueurs brésiliens vers les meilleurs championnats du Vieux Continent. Cette « européanisation » lui a fait perdre son charme et… son efficacité.
Puis, à la Coupe du monde 1982, Télé Santana a ressuscité le mythe brésilien : son football a retrouvé sa virtuosité, son sens collectif avec des individualités exceptionnelles comme Zico, Socrates et Falcao. Son élimination injuste face à l'Italie au second tour reste ma pire déception de « supporteur »...............suite via le lien ...bel article
http://www.lemonde.fr/coupe-du-monde/article/2014/06/12/mon-bresil-entre-reve-et-realite-par-christian-gourcuff_4436503_1616627.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208
L'ancien entraîneur de Lorient analyse pour « Le Monde » les matchs des Bleus et les plus belles affiches de la compétition.
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