Quelques minutes après la défaite 2 à 0 contre le Mexique, Yoann Gourcuff, écarté du groupe, a accordé une interview à notre envoyé spécial Benoit Siohan. Il revient sur le naufrage des Bleus et sur son éviction.
Yoann, comment analysez-vous ce match?
«On a eu du mal à sortir le ballon, ils nous ont bien pressés. L'entame était plutôt bonne, mais à la fin de la première mi-temps on a senti que le Mexique commençait à prendre le dessus. Ils arrivaient mieux à ressortir le ballon alors qu'au début notre pressing les contenait. En deuxième période, il y a plus d'espaces entre nos lignes, ils ont pu développer leur jeu et on a été mis en difficulté.»
Comment avez-vous vécu le fait d'être remplaçant?
«Une grosse déception. En plus on perd, donc c'est une double déception. Sur les deux matchs, je pense que c'est une défaillance collective. C'est collectivement qu'on n'a pas été bon. Le foot c'est difficile quand on n'arrive pas à jouer ensemble.»
Comment analysez-vous le fait de ne pas avoir été titularisé?
«Je ne sais pas, c'est le coach qui prend des décisions. Sur le premier match, c'est vrai que défensivement on n'avait pas été mal mais qu'offensivement on n'avait pas créé grand-chose. C'est tout l'aspect offensif qui ne fonctionnait pas et c'est moi qui en ai fait les frais peut-être, je ne sais pas, je n'ai pas eu d'explication.»
Que faudrait-il changer pour qu'on voit une équipe émerger, avec un bon état d'esprit?
«Il faudrait une meilleure relation technique sur le terrain pour jouer vraiment ensemble. A l'image du Mexique qui joue ensemble à base de redoublements de passes. Ils n'hésitent pas à faire resortir le ballon de derrière, à jouer. Nous, on le fait trop peu. Souvent quand on est dans une situation d'attaque, on est impatient, on veut tout de suite faire la différence alors que des fois il faut essayer de garder le ballon dans le camp de l'adversaire, essayer de faire tourner pour faire courir l'adversaire et créer des brèches.»
L'impatience tient à quoi?
«On est souvent dans des situations de contre-attaque et on a du mal à permettre à toute l'équipe de remonter. Ensuite, quand on la perd trop vite, ça fait faire des allers-retours.»
On n'a pas l'impression que vous ayez travaillé tactiquement...
«Le coach a mis en place quelques situations. Et... voilà!»
Que vous a-t-il dit à la fin du match?
«Il n'a rien dit.»
Est-il compétent?
«Ce n'est pas à moi de juger de ça.»
Sur le plan comptable en tout cas c'est une mauvaise soirée...
«C'est une grosse déception mais ce n'est pas encore fini mathématiquement. Il va falloir marquer quelques buts. On s'était un peu rassuré défensivement contre l'Uruguay, mais là, c'est une grosse défaillance collective. On est très déçu. On va essayer de relever la tête et de tout lâcher pour le dernier match».
L'état d'esprit est-il suffisant pour relever la tête?
«C'est possible. Il faut faire honneur au maillot. C'est l'équipe de France, c'est une grande nation du football, il faut qu'on se bouge. Et puis il faut qu'on joue en équipe».
Avez-vous envie de jouer ce dernier match?
«Bien sûr, tout le monde a envie de jouer. C'est un match de Coupe du monde. On a tous envie de jouer tous les matchs, même le prochain. Tant qu'on peut encore se qualifier... »
(le télégramme)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire