Depuis septembre 2008, Raymond Domenech fait invariablement confiance à Yoann Gourcuff. Sera-ce encore le cas contre le Mexique jeudi ? Photo maxp
1. Des difficultés à passer le cap
Contre l'Uruguay, Yoann Gourcuff a paru dépassé par le contexte, le rythme, le niveau tout simplement de ce premier match de Coupe du monde. Pour son coéquipier bordelais Alou Diarra, cela s'explique : « Il est encore en phase de découverte du très haut niveau. Un contrôle de trop, une demi-seconde d'attente et c'est déjà fini. »
Et si Gourcuff touchait son plafond ? C'est un peu l'idée qui court actuellement dans le milieu du football français. La semaine dernière, dans une interview à nos confrères du site Internet de « L'Équipe », Aimé Jacquet a clairement exprimé ses doutes sur la capacité du jeune Breton à devenir le grand leader technique que cette équipe de France attend toujours : « Il a sans aucun doute la dimension internationale dans les jambes, mais sur le plan mental, ça reste à voir… »
Après l'extase de débuts internationaux particulièrement réussis et d'une première saison bordelaise éclatante, le temps du désenchantement est venu. Trop tôt annoncé comme le nouveau Zidane, le meneur de jeu bordelais tarde à confirmer ses promesses. Malheureusement pour lui et pour les Bleus, le temps n'attend plus en Coupe du monde.
Pour sa défense : Au même âge (23 ans, en 1995), Zinedine Zidane, à qui on l'a (trop) comparé, était à peine entré dans la carrière internationale (3 sélections, 2 buts). On connaît la suite.
2. Mis hors du circuit du jeu
Son caractère réservé, un certain manque de maturité, un statut de « nouvelle star » du football français qui a pu déplaire à certains de ses coéquipiers ? Yoann Gourcuff donne en tout cas l'impression de vivre à l'écart du groupe chez les Bleus, et même à Bordeaux.
Mercredi à Knysna, Jérémy Toulalan, dont il est proche, avait reconnu cette « différence » à demi-mots.
« Dans un groupe, des affinités peuvent se créer avec certains ou d'autres. C'est vrai que j'ai une relation privilégiée avec lui mais nous n'avons pas besoin d'être tous, les meilleurs amis du monde. Tant que l'équipe avance, ça va. » Le problème, c'est que cet isolement se traduit aussi sur le terrain maintenant. C'était sensible en fin de phase de qualification au Mondial. C'est devenu évident vendredi au Green Point Stadium, où Nicolas Anelka l'a par exemple ostensiblement ignoré, démarqué dans la surface de réparation (24e).
« Une interprétation » des journalistes pour Raymond Domenech, pourtant furieux sur le moment devant son banc de touche. Ribéry, aussi, tarde à le solliciter, alors que leur relation technique promettait beaucoup en 2008.
Or, une équipe, et particulièrement une attaque, se construit sur des affinités. Si la ligne entre Yoann Gourcuff et les autres continue d'être coupée, c'est toute l'animation offensive des Bleus qui restera en panne.
Pour sa défense : Le chapeau d'une attaque française en berne est trop grand à porter pour Gourcuff. Il répète souvent qu'il a besoin de mouvement autour de lui, et de toucher régulièrement le ballon pour exprimer ses qualités.
Anelka, en venant croiser dans sa zone, et Ribéry qui s'entête à vouloir forcer des portes fermées sont autant fautifs que lui.
3. Sacrifié contre le Mexique ?
Depuis septembre 2008, Raymond Domenech lui a invariablement accordé sa confiance malgré la perte progressive de son influence sur le jeu. En 20 sélections, il lui a laissé le temps de s'installer.
Mais contre le Mexique, jeudi à Polokwane, dans un match que les Français ne pourront pas se permettre de perdre, le sélectionneur n'en aura plus. L'enjeu, et le poids de ses cadres, pourrait le pousser à « sacrifier » Gourcuff au nom d'une nouvelle hiérarchie technique.
Au cœur du problème, le Bordelais paierait à la fois la panne offensive de son équipe, l'émergence d'Abou Diaby qui, comme Vieira avant lui, peut être un lien idéal entre défense et attaque, et le retour de Florent Malouda à un poste plus avancé.
Cela pourrait avoir pour avantage de dégager une place pour Ribéry, voire pour Henry, qui reviendrait à la pointe de l'attaque avec Anelka derrière lui dans le 4-2-3-1 remis au goût du jour vendredi au Cap.
Pour sa défense : S'il veut en faire le réel leader de jeu de son équipe, Raymond Domenech doit faire taire les egos, comme il l'avait promis avant la Coupe du monde, et confirmer Gourcuff à son poste.
Et surtout, lui placer un « vrai » avant-centre devant lui, ce que n'est définitivement pas Nicolas Anelka.(sud-ouest)
Contre l'Uruguay, Yoann Gourcuff a paru dépassé par le contexte, le rythme, le niveau tout simplement de ce premier match de Coupe du monde. Pour son coéquipier bordelais Alou Diarra, cela s'explique : « Il est encore en phase de découverte du très haut niveau. Un contrôle de trop, une demi-seconde d'attente et c'est déjà fini. »
Et si Gourcuff touchait son plafond ? C'est un peu l'idée qui court actuellement dans le milieu du football français. La semaine dernière, dans une interview à nos confrères du site Internet de « L'Équipe », Aimé Jacquet a clairement exprimé ses doutes sur la capacité du jeune Breton à devenir le grand leader technique que cette équipe de France attend toujours : « Il a sans aucun doute la dimension internationale dans les jambes, mais sur le plan mental, ça reste à voir… »
Après l'extase de débuts internationaux particulièrement réussis et d'une première saison bordelaise éclatante, le temps du désenchantement est venu. Trop tôt annoncé comme le nouveau Zidane, le meneur de jeu bordelais tarde à confirmer ses promesses. Malheureusement pour lui et pour les Bleus, le temps n'attend plus en Coupe du monde.
Pour sa défense : Au même âge (23 ans, en 1995), Zinedine Zidane, à qui on l'a (trop) comparé, était à peine entré dans la carrière internationale (3 sélections, 2 buts). On connaît la suite.
2. Mis hors du circuit du jeu
Son caractère réservé, un certain manque de maturité, un statut de « nouvelle star » du football français qui a pu déplaire à certains de ses coéquipiers ? Yoann Gourcuff donne en tout cas l'impression de vivre à l'écart du groupe chez les Bleus, et même à Bordeaux.
Mercredi à Knysna, Jérémy Toulalan, dont il est proche, avait reconnu cette « différence » à demi-mots.
« Dans un groupe, des affinités peuvent se créer avec certains ou d'autres. C'est vrai que j'ai une relation privilégiée avec lui mais nous n'avons pas besoin d'être tous, les meilleurs amis du monde. Tant que l'équipe avance, ça va. » Le problème, c'est que cet isolement se traduit aussi sur le terrain maintenant. C'était sensible en fin de phase de qualification au Mondial. C'est devenu évident vendredi au Green Point Stadium, où Nicolas Anelka l'a par exemple ostensiblement ignoré, démarqué dans la surface de réparation (24e).
« Une interprétation » des journalistes pour Raymond Domenech, pourtant furieux sur le moment devant son banc de touche. Ribéry, aussi, tarde à le solliciter, alors que leur relation technique promettait beaucoup en 2008.
Or, une équipe, et particulièrement une attaque, se construit sur des affinités. Si la ligne entre Yoann Gourcuff et les autres continue d'être coupée, c'est toute l'animation offensive des Bleus qui restera en panne.
Pour sa défense : Le chapeau d'une attaque française en berne est trop grand à porter pour Gourcuff. Il répète souvent qu'il a besoin de mouvement autour de lui, et de toucher régulièrement le ballon pour exprimer ses qualités.
Anelka, en venant croiser dans sa zone, et Ribéry qui s'entête à vouloir forcer des portes fermées sont autant fautifs que lui.
3. Sacrifié contre le Mexique ?
Depuis septembre 2008, Raymond Domenech lui a invariablement accordé sa confiance malgré la perte progressive de son influence sur le jeu. En 20 sélections, il lui a laissé le temps de s'installer.
Mais contre le Mexique, jeudi à Polokwane, dans un match que les Français ne pourront pas se permettre de perdre, le sélectionneur n'en aura plus. L'enjeu, et le poids de ses cadres, pourrait le pousser à « sacrifier » Gourcuff au nom d'une nouvelle hiérarchie technique.
Au cœur du problème, le Bordelais paierait à la fois la panne offensive de son équipe, l'émergence d'Abou Diaby qui, comme Vieira avant lui, peut être un lien idéal entre défense et attaque, et le retour de Florent Malouda à un poste plus avancé.
Cela pourrait avoir pour avantage de dégager une place pour Ribéry, voire pour Henry, qui reviendrait à la pointe de l'attaque avec Anelka derrière lui dans le 4-2-3-1 remis au goût du jour vendredi au Cap.
Pour sa défense : S'il veut en faire le réel leader de jeu de son équipe, Raymond Domenech doit faire taire les egos, comme il l'avait promis avant la Coupe du monde, et confirmer Gourcuff à son poste.
Et surtout, lui placer un « vrai » avant-centre devant lui, ce que n'est définitivement pas Nicolas Anelka.(sud-ouest)
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