Bordeaux, qui s'est évité une crise grave en renouant avec la victoire dimanche à Paris (2-1), a aussi évacué un possible casse-tête avec le dossier Yoann Gourcuff: le meneur de jeu international a officiellement rejoint Lyon lundi soir, à huit jours de la fin du mercato.
Les jours, les heures du Breton en Gironde, semblaient comptés depuis que Gourcuff avait été laissé sur le banc des remplaçants dimanche face au PSG.
Alors qu'on le pensait intéressé, impliqué par l'opération reconquête confiée à Jean Tigana après un premier semestre 2010 désastreux, l'appel de la Ligue des champions a donc fait son chemin et motivé son désir de rejoindre la capitale des Gaules.
Tout s'est accéléré samedi après-midi lorsque Gourcuff a rencontré son président Jean-Louis Triaud pour lui faire part de son souhait, entrevue "confirmée" dimanche soir par l'entraîneur Jean Tigana. Sans clash ni ultimatum, à son image.
Et tout s'est réglé lundi soir "sur la base de la clause libératoire dont bénéficiait le joueur et qui était échue au 31 juillet dernier avec un montant forfaitaire de 22 millions d'euros réglés en 3 échéances d'ici au 31 décembre 2012 et d'un montant complémentaire maximum de 4,5 millions d'euros conditionné à une éventuelle cession du joueur par l'OL", selon le club de Jean-Michel Aulas.
A vrai dire, l'intérêt de Gourcuff pour l'OL n'est pas une surprise tant son nom a circulé cet été du côté de Gerland, tant le montant de sa clause de sortie fixée à 26,5 millions d'euros a aussi fait débat au sortir d'une Coupe du monde cauchemardesque, et vu le contexte économique actuel. Depuis le 1er août, celle-ci n'a plus cours, avait révélé Nicolas de Tavernost, le président du directoire de M6, actionnaire majoritaire du club girondin.
Huit jours pour repenser le collectifL'OL, en quête d'"un joueur haut de gamme" selon son président Jean-Michel Aulas, a donc réactivé la piste, avec succès, sans doute par des réseaux sentimentaux: les internationaux Hugo Lloris et Jérémy Toulalan, amis de Gourcuff. Faute de Ligue des champions à proposer à son joueur cette saison, Bordeaux, déficitaire à hauteur de 15 millions d'euros, n'a pas fait le difficile à la lecture du chèque annoncé, même s'il doit renforcer un concurrent direct. Car une telle offre ne se présente pas tous les jours.
Jouer la montre ? L'expérience l'a toujours montré, il n'est bon pour personne de vouloir garder un joueur contre son gré, et même s'il existe un précédent récent avec Marouane Chamakh, qui voulait lui aussi quitter Bordeaux en août 2009 pour rejoindre l'Angleterre avant de se raviser et de réaliser sa meilleure saison, le transfert de Gourcuff a été vite réglé, pour éviter tout imbroglio.
Dimanche, Gourcuff, sûrement pas à 100% mentalement, a débuté le match sur le banc face au PSG, histoire pour son entraîneur Jean Tigana de voir, déjà, ce que peut donner son effectif sans son meneur attitré. Jussiê, son suppléant, légèrement touché, le Breton a joué les 22 dernières minutes, le temps de réaliser sa 22e et dernière passe décisive sous les couleurs marines et blanches.
Une sortie heureuse, comme il en a tant vécu pendant près de deux ans avec un club qui l'a relancé en 2008 et fait roi en 2009.
Désormais, les Girondins ont à peine huit jours pour repenser leur collectif et réactiver certains contacts comme le Lillois Yohan Cabaye. Mais avec des millions en poches, on peut souvent gagner du temps.(afp.fifa.com)